A la une

Le séjour carcéral de Boutar pourrait durer 14 mois, que deviendra Mosaïque FM?

Le séjour carcéral de Boutar pourrait durer 14 mois, que deviendra Mosaïque FM?

On ne sait pas grand-chose des charges qui pèsent sur le patron de Mosaïque FM, Noureddine Boutar. Normal me direz-vous, les affaires judicaires ne se règlent pas sur la place publique. Le peu qu’on sait de ce dossier qui fait grand bruit ce sont ses avocats qui l’ébruitent, et la dernière fois qu’ils en ont parlé c’était pour dire que Boutar n’a été questionné que sur la ligne éditoriale de la première radio du pays. Le comité de défense vient de faire des confidences très inquiétantes sur le sort de son client…

Ce dernier, sous le coup d’un mandat de dépôt depuis le 20 février, sur ordre du juge d’instruction auprès du pôle judiciaire économique et financier, pourrait rester jusqu’à 14 mois derrière les barreaux, le délai maximal prévu par le cadre légal de la détention provisoire. En fait tout dépendra de la célérité des enquêteurs. Bref, ça part mal pour Boutar.

Ses avocats, qui ont fait face au juge durant trois heures, selon RFI, ont été désarçonnés par le mandat de dépôt. Ils continuent de clamer que le dossier est très frêle et qu’il n’y a aucune preuve formelle incriminant leur client. Ils soutiennent mordicus que sa comparution devant le pôle judiciaire économique et financier n’est qu’une «couverture utilisée pour ne pas montrer que l’on vise directement la liberté d’expression et la liberté de la presse».

Ayoub Ghedamsi, avocat et membre de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, s’insurge contre “l’ouverture d’une instruction contre Noureddine Boutar“, nourrie selon lui par «un rapport sécuritaire contenant des fausses données que l’on pourrait qualifier de mensongères et non accompagnés de preuves. Ce rapport affirme que Boutar utilise les revenus de Mosaïque FM dans le but d’influencer sa ligne éditoriale pour “offense contre la plus haute autorité de l’état” et pour “comploter contre la sûreté de l’État”».

«Des accusations qui ne sont pas du tout fondées, dit-il encore. Nous avons considéré qu’il s’agit d’une atteinte à la liberté de la presse, ce qui constitue une vraie menace à tout média qui pourrait critiquer la situation politique du pays. Nous avons considéré que Mosaïque FM paye le tribut de sa ligne éditoriale et de ses positions libres et critiques depuis dix ans vis-à-vis du pouvoir, quel qu’il soit. Aujourd’hui, on est devant un ciblage clair d’une ligne éditoriale qui a choisi la neutralité et le principe de non-alignement à l’autorité, tout en faisant la critique positive», affirme Maître Ghedamsi. 

Le dossier de Noureddine Boutar, à en croire les derniers développements judiciaires, est donc celui qui a avancé le plus. Reste les autres, tous les autres dont la garde à vue a été prolongée : l’activiste politique Khayam Turki, l’homme d’affaires Kamel Letaïef, etc. Des affaires à suivre…

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut