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“Le Sénégal sera le Qatar de l’Afrique dans 5 ans”, grâce au gaz et au pétrole

“Le Sénégal sera le Qatar de l’Afrique dans 5 ans”, grâce au gaz et au pétrole

Le Sénégal, qui figurait déjà parmi les champions d’Afrique de la croissance – autour de 6% dans la durée – avant la pandémie du Coronavirus, sera leader en 2023, selon la BAD, grâce surtout à l’exploitation des grosses quantités de gaz découvertes dans la mer, à la frontière avec la Mauritanie (d’ailleurs les deux pays amis partagent les gisements à parts égales). Aux prévisions de l’institution internationale viennent s’ajouter les prédictions de l’ambassadeur de la Turquie : «Le Sénégal sera le Qatar d’Afrique avec le pétrole et le gaz»…

Des ressources, des réalisations et un gros potentiel

Son Excellence Ahmet Kavas, en fin de mission, a dit tout le bien qu’il pense du pays de la “Teranga” (hospitalité). “L’arachide, un peu de zircon acheté par une société turque. Le Sénégal est dans le top 5 mondial en production de zircon, qui est indispensable à la fabrication de certains produits tels que les téléphones portables, les lunettes, les télévisions… Le Sénégal exporte son phosphate vers l’Inde, la Turquie, d’une valeur de 700 millions de dollars” , a dit l’Ambassadeur dans un entretien avec le journal Le Soleil.

J’écris régulièrement des articles sur la valeur de l’Afrique en me référant souvent au Sénégal, qui sera le Qatar d’Afrique avec le pétrole et le gaz. Dans cinq ans, on verra, tout d’un coup, le Sénégal accélérer son développement grâce au pétrole et au gaz devenus très chers“, a ajouté l’émissaire d’Ankara.

Le Sénégal a beaucoup de moyens dont des eaux poissonneuses. Pour tirer profit de ses ressources halieutiques, pourquoi le Sénégal n’achète pas de grands bateaux de pêche et vendre au monde entier; le poisson est devenu un produit introuvable. Le Sénégal peut aussi produire de l’énergie hydraulique et solaire, c’est un pays qui s’épanouit économiquement“, a confié Ahmet Kavas.

Pourquoi le Sénégal et pas le Nigéria ou l’Egypte?

Bon, le Sénégal n’est pas assis sur les plus grandes réserves de gaz du continent. Il y a surtout l’Algérie, l’Egypte, le Nigéria et dernièrement le Mozambique. L’Algérie fait des merveilles depuis l’arrivée d’Abdelmajib Tebboune, mais la faiblesse de son intégration régionale, avec une Union du Maghreb arabe morte-née (à cause surtout des tensions avec le Maroc), lui coûte de précieux points de croissance…

Alors que le Sénégal fait partie de l’une des communautés économiques les plus dynamiques du continent, la CEDEAO (15 Etats-membres), à ajouter à l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine, 8 Etats-membres).

Quant à l’Egypte et au Nigéria, ils sont plombés par des problèmes structurels lourds : Surpopulation, paupérisation des populations, corruption endémique, etc.

Le Nigéria a beau être la première puissance économique d’Afrique elle n’arrive pas à nourrir ses 219 millions d’habitants. Que dire de son faible niveau d’industrialisation, au point qu’il n’a même pas les outils pour transformer ses immenses ressources d’hydrocarbures, ce qui l’oblige à les exporter pour les réimporter en produits finis. Paradoxe et hérésie suprêmes : Ce pays, 2e producteur de pétrole et 1er pour les réserves de gaz du continent, fait souvent face à des pénuries de carburant.

L’Egypte a aussi ses problèmes et ils sont gros : Fonte de la monnaie nationale face au dollar, inflation sans précédent, difficultés à importer pour nourrir les 110 millions d’habitants, une dette publique colossale, etc.

Ces problèmes le Sénégal ne les a pas, ses finances sont beaucoup plus saines, son endettement est soutenable, la masse salariale de sa fonction publique est supportable pour le Trésor public… Ce qui permet aux autorités d’imposer leurs vues au FMI. Mais il y a surtout les perspectives économiques, en dehors des retombées du gaz et du pétrole. En effet le Sénégal est l’un des rares pays d’Afrique à se doter d’une stratégie à long terme, le Plan Sénégal émergent (PSE) du président Macky Sall, un programme qui court de 2014 à 2035…

De solides partenariats, des financements assurés

Le budget du PSE est quasiment bouclé, les investisseurs étrangers ayant été séduits par cette projection vers le futur, avec des grands chantiers capables de mouvoir toute l’économie nationale. C’est grâce à ce plan très ambitieux que le Sénégal s’est doté d’infrastructures de haut niveau : Un nouvel aéroport international à 45 kilomètres de la capitale, desservi par un train express régional ; des autoroutes à péages, des infrastructures sportives dernier cri, des programmes dans l’énergie solaire, une nouvelle cité administrative pour désengorger Dakar, etc.

La Chine, la Turquie et la France sont au premier rang dans cette dynamique économique. D’ailleurs ce sont des entreprises turques qui ont piloté la construction du nouvel aéroport, sans doute l’un des plus modernes et des mieux équipés d’Afrique. A noter que les échanges commerciaux entre la Turquie et le Sénégal ont plus que doublé de 2019 à 2022…

Le Sénégal c’est ça et beaucoup d’autres choses que réserve le PSE. Le pays de Sadio Mané est sur de bons rails pour être un des ténors du continent et une des destinations phares des investisseurs.

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