Où est passé le lait ? Où sont passées les vaches ? Ces questions taraudent les citoyens tunisiens. Enfin, on sait que beaucoup de vaches franchissent les frontières pour atterrir en Algérie, mais quand c’est le journal algérien TSA qui décrit l’ampleur du phénomène ça prend une toute autre dimension…
Depuis quelques semaines il y a encore plus de bovins tunisiens qui débarquent en Algérie rapporte ce journal, et les causes sont les mêmes : Flambée des prix des fourrages (+56% depuis l’invasion de l’Ukraine) et des tarifs sur le marché du lait qui ne nourrissent plus son homme. Alors pour l’éleveur tunisien la conclusion est limpide : Le salut est chez le frère algérien…
Eh oui, l’appât du gain, encore et toujours, surtout en ces temps d’inflation où pour certains tout est bon à prendre pour faire bouillir la marmite. Le journal algérien rappelle une des saisies de 2021, à Jendouba ; la police des frontières avait mis la main sur deux camionnettes transportant chacune trois animaux. Les six bovins étaient estimés à de plus de 11 000 dinars tunisiens, mais en Algérie les contrebandiers auraient gagné 15 fois plus.
Un trafic très juteux qui selon certains vaut bien quelques libertés avec la loi, c’est ainsi que quotidiennement 250 bovins traversent facilement une frontière poreuse pour faire le bonheur des Algériens. Le journal rappelle les belles années de l’industrie laitière tunisienne. Par exemple en 2016 l’excédent de lait produit en Tunisie était tellement important que le centre de séchage de Mornaguia a été obligé de transformer en poudre 10 millions de litres de lait frais.
Le journal algérien évoque une des pistes pour requinquer la filière laitière tunisienne : la hausse du prix de vente du lait. Mais ce tarif est fixé par les autorités et on sait que toute augmentation frappera le porte-monnaie des citoyens et provoquera des remous sociaux…
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