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Le travail du Roi paye : le Maroc rafle un marché de 100 millions d’euros au Sénégal, battant la Chine

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On sait que le roi du Maroc, Mohammed VI, est un habitué des pays africains au point d’y passer ses vacances. Pas plus tard qu’en décembre 2022 il était au Gabon où il a passé 3 mois. Il n’est rentré au bercail que pour les besoins du mois de Ramadhan. Bon, il attendra que l’agitation chez son grand ami Ali Bongo se tasse – suite au coup d’Etat du 30 août – avant d’y retourner. Le Sénégal aussi fait partie de ses destinations favorites, depuis belle lurette. D’ailleurs le souverain marocain a failli s’y rendre durant son long séjour au Gabon mais une grippe l’avait cloué sur place. C’est tous ces liens tissés avec les Africains, au fil des décennies, qui ont ouvert les portes du continent aux entreprises marocaines. Le groupe Houar vient de décrocher un marché très juteux au Sénégal…

Le PDG du groupe, Driss Houar, a paraphé deux contrats sur des projets routiers d’un montant global de 100 millions d’euros. L’information a été livrée par le magazine Africa Intelligence dans son édition du mercredi 30 août. On y apprend qu’il s’agit de réaliser un tronçon d’autoroute de 11 km faisant la jonction entre Gandon et Saint-Louis, avec une enveloppe de 70,2 millions d’euros. S’y ajoute la «Boucle du riz», une route de 51 km avec un financement de 29,5 millions d’euros. Ces infrastructures seront essentielles pour désenclaver les localités du nord du pays et doper leur développement économique.

Le groupe marocain, piloté par Mohamed Houar, député du RNI à la Chambre des représentants et ancien président du Mouloudia Club d’Oujda, réalise là une vraie prouesse quand on sait que le Sénégal est le terrain de jeu de la Chine, de la Turquie – qui a bâti l’imposant aéroport de Diass, l’un des mieux équipés du continent -, de la France et même des Etats-Unis, surtout dans le BTP (bâtiment et travaux publics)…

Le groupe marocain a écrasé les autres sociétés concurrentes : la Compagnie sahélienne d’entreprises (CSE), numéro 1 du BTP au Sénégal, l’entreprise tunisienne Soroubat, les groupes chinois China Civil Engineering Construction Corp, Sinohydro, China Railway Seventh Group, Weiha International Economic &Technical Cooperative et SDLQ. C’est du lourd !

A noter que la route Gandon-Saint-Louis est subventionnée par le gouvernement sénégalais, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) et le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA). Le second projet est financé par la Banque africaine de développement (BAD).

Les deux contrats attribués au groupe marocain font partie d’un méga projet : l’autoroute Dakar – Tivaouane – Saint-Louis et le programme de désenclavement des zones agricoles et minières (PDZAM). Cette autoroute, d’une envergure de 200 km, rendra de grands services aux régions du nord du Sénégal. La BAD avait officialisé fin novembre 2022 un crédit de 166,36 millions d’euros pour monter ce projet.

«Cet axe permet d’amorcer la liaison avec les grandes villes du littoral septentrional du Sénégal. Il constitue à ce titre un maillon important dans la réalisation progressive des grands axes transcontinentaux tels que la route eurafricaine (Madrid-Tanger-Nouakchott-Dakar)», précise l’Agence des travaux et de gestion des routes (AGEROUTE Sénégal) dans une note de présentation du projet émise en août 2022.

Cette infrastructure sera un levier économique de premier plan, surtout pour «l’exploitation pétrolière en vue dans la zone de Saint-Louis», mais également «l’acheminement rapide des produits halieutiques et agricoles en plus de l’accessibilité facile de Tivaouane», ajoute la même source.

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