Economie

L’économie tunisienne entre résilience et impératif de relance

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À la suite de la multiplication de la survenance de chocs durant ces dernières années, la contribution des politiques économiques à faire face aux chocs et à renforcer la résilience de l’économie a été mis en exergue.

La résilience économique peut être définie comme la capacité d’un système à anticiper, absorber, amortir et rebondir face à un événement défavorable majeur en temps opportun et manière efficiente.

Indicateurs rassurants

En Tunisie, l’analyse des indicateurs de stabilité macro-économique, de gouvernance, de développement social et de l’efficacité du marché micro-économique révèle des résultats rassurants quant à la réalisation d’une relative amélioration de la résilience économique boostée par les capacités d’absorption accumulées ces dernières années et attribuées notamment à la consolidation des fondamentaux macro-économiques et aux différentes réformes engagées.

En effet, l’économie tunisienne a fait preuve, en 2024, de résilience en dépit de graves crises exogènes et la réalisation d’un taux de croissance estimé à 1,4%.

Cette résilience a évité au pays le défaut de paiement puisque l’année 2024 est considérée comme une année record en matière de remboursement des dettes extérieures par rapport aux années précédentes, du fait que le pays est parvenu, durant la période 2023- 2024, à rembourser des dettes extérieures à hauteur de 2,4 milliards de dollars (l’équivalent de 7,4 milliards de dinars), contractées auprès des marchés financiers.

Celle-ci est visible, également, à travers la capacité de l’économie tunisienne à atténuer les effets de plusieurs chocs exogènes. Il s’agit, particulièrement, des conséquences persistantes de la pandémie du Covid 19 et, son corollaire, la perturbation des chaînes d’approvisionnement à l’international.

A cette crise sanitaire, il y a lieu d’ajouter les effets chaotiques de la guerre géoéconomique qui fait toujours rage entre la Russie et l’Ukraine (hausse des cours des matières premières : céréales et pétrole) et du réchauffement climatique (sécheresses consécutives).

Capacité de résister aux chocs

Mieux, cette capacité de résister aux chocs exogènes a été possible en dépit de l’absence d’apport financier étranger important. Les indicateurs du ministère des finances montrent que la Tunisie a mobilisé 15 283,0 millions de dinars (MD) via des emprunts intérieurs, notamment via des bons du Trésor, et 5 860,2 MD de financement extérieur net.

Sur le plan fondamental, la résilience de l’économie tunisienne est réelle dans la mesure où le défi qu’elle connaît n’est ni une dépression qui correspond à une baisse forte et durable de la production et de la consommation, ni une récession laquelle serait perceptible entre autres à travers une hausse importante du taux de chômage et les pertes d’emplois avec comme corollaire une perte de revenu et une diminution des dépenses.

Leviers de résilience

Deux leviers ont favorisé cette résilience, en l’occurrence, le recours de plus en plus à l’endettement intérieur et l’amélioration du recouvrement fiscal.

Il faudrait ajouter à ces deux leviers les apports significatifs en devises générées par les exportations de produits agricoles, l’augmentation des recettes touristiques et les transferts des travailleurs tunisiens à l’étranger (TRE). Ces apports en devises ont permis au pays de rembourser, dans les règles de l’art, son service de la dette lequel était particulièrement élevé. Pour ls deux prochains exercices, tout indique que la résilience sera encore au rendez-vous.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek