Economie

Légère hausse des quantités de céréales collectées par rapport à la campagne précédente

Légère hausse des quantités de céréales collectées par rapport à la campagne précédente

Selon une récente publication de l’Office des Céréales sur son site, les quantités de céréales collectées jusqu’au 28 Juin 2022 ont atteint 5,3 millions de quintaux enregistrant une légère hausse de 3% par rapport à la campagne précédente. À la même date en 2021, les quantités collectées ont été 5,2 millions de quintaux, vient de rapporter l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI).

Les quantités collectées sont réparties entre Blé dur pour 88%, Blé tendre (5%), Orge (7%) et Triticale (1568 quintaux).

La collecte nationale provient à raison de 59% des gouvernorats du nord-ouest. Soit 3,135 millions de quintaux, tandis que les gouvernorats du nord-est et du centre ont réalisé respectivement 1,308 millions de quintaux et 890 mille de quintaux soit respectivement 24% et 17%.

La majorité des quantités collectées a été réalisé dans le gouvernorat de Béja avec 1,490 millions de quintaux, représentant un taux de 28% des quantités collectées (dont 92% du blé dur), suivi par la région de Jendouba avec 836 mille quintaux soit 16%.

Béja, Jendouba et Bizerte ont assuré 62 % des quantités collectées de Blé Dur alors que 61% de la quantité totale d’Orge collectée provient des gouvernorats du Kef et Siliana.

Pour la compagne 2022/2023, les prévisions de la récolte de céréales (blé et orge) étaient optimistes puisqu’on table sur une production se situant entre 2,1 et 2,2 millions de tonnes.

Ces prévisions optimistes tiennent essentiellement aux bonnes conditions météorologiques dans les principales zones de culture dont en particulier les gouvernorats du nord. A cela s’ajoute une revalorisation des prix garantis pour le blé tendre et le blé dur. Les tarifs ont été augmentés respectivement de 25% et 30% par rapport à la saison dernière afin d’inciter les exploitants à accroître les superficies cultivées.

Avec une récolte anticipée à la hausse, les autorités espèrent réduire la facture des importations de céréales dans un contexte de flambée des cours du blé notamment.

Dans le pays, la consommation de céréales atteint 4 millions de tonnes dont 50% proviennent des achats sur le marché international. Le blé dur est la principale céréale cultivée dans le pays avec 1 million de tonnes en moyenne sur les 3 dernières années.

Rappelons que selon les données statistiques, les quantités de céréales collectées ont toujours été bien en dessous des prévisions des récoltes. En moyenne, la moitié de la récolte est collectée seulement et est orientée aux centres de collecte de l’Office des céréales (OC) et des privés.

L’OC fournit diverses statistiques concernant l’évolution de la collecte des céréales en Tunisie. Durant les deux dernières décennies, il a été noté une grande variabilité en fonction notamment de la pluviométrie. La quantité de céréales collectées varie de 2,519 millions de quintaux en 2002 à 12,866 millions en 2019. La moyenne est d’environ de 8,5 millions de quintaux.

En cas de bonne récolte, la quantité de céréales qui passe aux centres de collecte peut dépasser la capacité maximale et les céréales alors sont déposées hors entrepôts et silos et sont directement exposées à des risques divers (vol, dégradation par les facteurs climatiques, pertes, détérioration par les rongeurs…) ce qui cause des grandes pertes.

Pour la saison précédente, sur une récolte de céréales estimée de 16,4 millions de quintaux, seulement 8,1 millions ont été collectés.

Globalement, environ le tiers de la récolte de blé dur ainsi que les 2/3 de la récolte de blé tendre échappent aux circuits officiels de collecte alors que pratiquement toute la production de l’orge ne passe pas par les circuits classiques de collecte, révèlent les indicateurs statistiques.

Une étude récente de l’Institut Tunisien des Etudes stratégiques (ITES) relevant de la Présidence de la République intitulée « Renforcer la sécurité alimentaire de la Tunisie en 2022-2023 » a traité sous différents angles les aspects de la sécurité alimentaire au pays.

Elle a montré qu’à titre d’exercice d’estimation, pour toute l’année 2022, si l’on garde les mêmes quantités importées en 2021 des produits de base, et ce, notamment pour les céréales (3880 mille tonnes) et tenant compte des augmentations des prix, le déficit de la balance commerciale sera majoré d’au moins 1500 millions de dinars (MD) sachant que sur ce point, que les perspectives climatiques et de la saison touristique laissent présager des besoins en céréales supérieurs en 2022 par rapport à 2021 donc un déficit supérieur.

D’après l’étude, le conflit russo-ukrainien aurait un impact sur la demande en produits alimentaires sachant que la Banque Mondiale prévoit que cette crise persistera jusqu’à 2024. Ceci pousse à prévoir des perspectives relativement mauvaises, un déficit de la balance alimentaire encore plus consistant et une inflation menaçant la paix sociale à moyen terme.

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