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L’Egypte au fond du trou malgré tous les milliards encaissés, ben Salman signe encore un chèque de 5 milliards de dollars

L’Egypte au fond du trou malgré tous les milliards encaissés, ben Salman signe encore un chèque de 5 milliards de dollars

L’Egypte est un pays de paradoxes, sans doute la nation la plus énigmatique en Afrique. Le pays des pharaons est classé comme la 2e puissance économique du continent (derrière l’Afrique du Sud), avec un PIB de 347,60 milliards de dollars. Le Caire est la 4e destination des investissements en Afrique et pourtant les Egyptiens vont toujours aussi mal. Admettons que le pays le plus peuplé du monde arabe (et 3e le plus peuplé en Afrique) paye le prix de la guerre au Proche-Orient, avec un trafic en chute libre sur le Canal de Suez. Admettons que les chantiers titanesques du président Abdel Fattah al-Sissi n’aient pas donné les résultats escomptés en dépit des financements astronomiques engloutis (de la dette qui s’ajoute à la dette). Mais ça n’explique pas tout.

L’Egypte va tellement mal que l’Arabie saoudite devra décaisser 5 milliards de dollars pour muscler le budget d’al-Sissi. L’annonce a été faite par le gouvernement égyptien le 16 septembre 2024, à travers un communiqué. Cet argent sera déboursé par le Fonds d’investissement saoudien Public Investment Fund (PIF)…

«Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salman, a ordonné au Public Investment Fund (PIF) d’injecter 5 milliards de dollars en Egypte dans une première étape», a dit le Caire, au terme d’une réunion organisée à Riyad entre le Premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly et celui qui décide de tout dans le royaume, Mohammed Ben Salmane.

Dans une première étape“…, cela suppose qu’il y aura d’autres coups de pouce. Quand est-ce que l’Egypte sortira du trou, quand est-ce qu’elle pourra se passer du coup de main des frères arabes ? Nul ne le sait, personne n’a la réponse et encore moins le président al-Sissi.

Le communiqué ne précise pas la date à laquelle l’argent sera versé ni les secteurs dans lesquels il sera investi, mais si les deux parties n’ont pas donné les indications qui s’imposent – 5 milliards de dollars ce n’est pas rien ! – c’est parce que très vraisemblablement ces sous seront dépensés pour les salaires du public, les factures des importations alimentaires, etc. Rien qui soit de nature à produire de la richesse, à créer des emplois.

Rappelons qu’en 2022 le PIF avait monté une filiale 100% égyptienne, laquelle avait été nommée Saudi Egyptian Investment Company (SEIC). Les Saoudiens sont très “généreux” avec les Egyptiens, comme le sont du reste les Koweïtiens et les Emiratis. Ces dernières années Riyad a accordé plusieurs milliards de dollars d’aide au Caire, avec des livraisons de carburants, des dons en argent, des investissements et des dépôts à la Banque centrale d’Egypte (CBE).

Pas plus tard que le 31 décembre 2023 l’Arabie saoudite avait déposé à long terme 5,3 milliards de dollars à la CBE, d’après les données publiées par les autorités égyptiennes. Mais tout cet argent n’a pas suffi à requinquer l’économie nationale et solutionner les problèmes sociaux chroniques. Et ce n’est pas tout, il y a les sommes colossales injectées par le FMI, la Banque mondiale, les pays européens, etc.

En février 2024 les Emirats arabes unis s’étaient engagés à investir 35 milliards de dollars dans de gros projets touristiques et urbains. En mars de la même année le FMI et le Caire ont trouvé un accord sur un prêt de 8 milliards de dollars. Le même mois l’Union européenne a promis un financement de 8 milliards de dollars, dans la foulée la Banque mondiale annonce un crédit de 6 milliards de dollars, sur 3 ans…

C’est beaucoup de sous en direction de l’Egypte. Al-Sissi n’a pas encore touché tout cet argent mais ça viendra. Si avec tous ces montants le Caire ne décolle pas enfin il ne décollera plus jamais.

 

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