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L’enfer médical doublé d’un banditisme administratif

L’enfer médical doublé d’un banditisme administratif

Le calvaire des habitants de cette banlieue du Grand-Tunis est hélas celui que vivent beaucoup d’autres citoyens de la capitale et des régions de l’intérieur. À ajouter aux autres désagréments et souffrances du quotidien, dans l’indifférence générale. Dans la série de ces trains post-révolutionnaires qui n’arrivent pas à l’heure nous avons aujourd’hui les tourments des habitants de la Agba, des tourments infligés par le dispensaire du coin et son personnel médical qui se complait dans la voyoucratie administrative…

Cette unité de soins est devenue un cauchemar pour les quartiers environnants alors qu’elle est censée soulager des habitants qui rechignent à se rendre dans des hôpitaux publics bondés et qui n’ont certainement pas les moyens d’aller dans le privé. Vous avez d’abord les horaires, théoriquement de 8h à 14h. Pourquoi 14 h ? Que fait le personnel le reste du temps alors qu’il est payé pour du plein temps ? Que fait-on des urgences médicales de l’après midi ou de la soirée ? Manifestement ça n’empêche personne de dormir…

En plus même ces horaires le personnel fait tout pour les rogner, au point qu’il a fini par installer des horaires tacites, à sa convenance. À partir de 11h30-12h vous avez toutes les chances de vous faire refouler au motif que le médecin est débordé et qu’il a déjà son quota de patients pour la journée.”Revenez-demain” est devenue la rengaine. Et que dire des mésaventures de cette dame qui s’est présentée toute affolée parce que son petit d’à peine 3 ans avait 40 degrés de fièvre. “Allez aux urgences Mme (…). De toute façon si vous laisse passer le médecin n’auscultera pas votre enfant…“.

Et puis il y a le problème chronique de la pénurie de médicaments, même pour les cas les plus sérieux tels que les maladies mentales ou autres pathologie graves. Mais s’il y avait que ça à la limite on s’en accommoderait en se disant que le fléau est général. Il y a surtout tous ces faits étranges – suspects est le terme adéquat – autour de la ventilation des médicaments. Une dame nous a confié qu’une infirmière lui a signifié une fois que son médicament n’était pas disponible alors qu’elle l’a vu bien en évidence dans un carton…

Pire : Puisque tout se sait et finit par être raconté jusqu’à se propager sur la place publique, des habitants d’un quartier environnant disent à qui veut l’entendre qu’on leur jette souvent à la figure que les médicaments sont en rupture de stock alors que ça circule clandestinement dans le coin. Comment est-ce possible ? A quel niveau la chaîne dysfonctionne ? Mystère total…

Comme l’est le fait que la porte principale n’a pas de cadenas ou serrure depuis belle lurette, ce qui en fait le quartier général nocturne de certains jeunes. Quand on sait que le quartier El Mechtel, qui fait souvent les gros titres pour les faits divers, est à deux pas, vous imaginez bien que ce que les délinquants de la zone font dans l’enceinte de ce dispensaire.

Ainsi vivent les habitants de cette zone… si on peut appeler ça une vie.

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