Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les agriculteurs américains sont confrontés à un gel des subventions fédérales, mettant en péril leurs exploitations.
À l’origine de cette situation : un décret présidentiel suspendant tous les déboursements liés à l’Inflation Reduction Act (IRA), la loi adoptée sous Joe Biden pour financer des projets agricoles durables et des énergies renouvelables.
Si cette suspension a été officiellement levée le 29 janvier, de nombreux agriculteurs attendent toujours les fonds qui leur avaient été promis. Une incertitude économique qui les pousse à interpeller le gouvernement et à témoigner devant le Congrès.
Des exploitants privés de subventions essentielles
C’est le cas d’Elisa Lane, une maraîchère du Maryland, qui devait recevoir 30 000 dollars pour financer l’installation de panneaux solaires sur son exploitation de six hectares. Malgré l’annonce de la reprise des financements, elle n’a toujours rien perçu.
« Je suis très inquiète quant à la sécurité financière de nos exploitations », confie-t-elle à l’AFP.
Même constat pour Skylar Holden, un éleveur du Missouri. Il devait bénéficier d’une aide de 240 000 dollars pour améliorer la conservation des sols sur son terrain de 100 hectares. Mais face à l’absence de paiement, il craint de ne pas pouvoir acheter le fourrage nécessaire pour passer l’hiver.
Un secteur agricole en attente de réponses
L’USDA (département de l’Agriculture américain), principal gestionnaire des subventions, n’a pas répondu aux sollicitations des agriculteurs ni de la presse. Pourtant, la colère monte dans les campagnes, et plusieurs exploitants sont attendus ce mardi à une audition devant la commission agricole de la Chambre des représentants, à l’invitation des démocrates.
Pour Rob Larew, président du syndicat national des agriculteurs, l’inquiétude est palpable :
« L’USDA et les agences fédérales doivent honorer leurs engagements auprès des agriculteurs et des communautés rurales. »
Il rappelle que l’agriculture fait déjà face à une forte instabilité économique, notamment en raison des coûts de production élevés et des fluctuations des marchés.
Une vision politique qui divise
L’administration Trump justifie ces suspensions par sa volonté de réexaminer les dépenses fédérales et de réorienter les priorités budgétaires. Le slogan « Priorité à l’Amérique », souvent mis en avant par l’exécutif, semble pourtant contradictoire aux yeux des agriculteurs, qui se considèrent comme les premiers concernés par cette politique.
Avec des milliers d’exploitants en attente de financements, la gestion de cette crise par Donald Trump pourrait redéfinir ses relations avec le monde rural, un électorat qui lui a pourtant été largement favorable par le passé.
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