Economie

Les autorités reconnaissent que les salaires des cadres tunisiens sont des plus bas au monde

Les autorités reconnaissent que les salaires des cadres tunisiens sont des plus bas au monde

Les données statistiques publiées dernièrement par le magazine CEO world et relatives au  classement des salaires mensuels moyens dans les pays du monde après déduction des impôts révèlent que la Tunisie se classe, à ce titre, au 96e rang mondial et au 12e rang dans le monde arabe sur 105 pays couverts par les statistiques, avec une moyenne de 277,44 dollars américains, ce qui équivaut à 880 dinars. A titre indicatif, la différence avec le salaire moyen en France est de 88%.

Les tunisiens arrivent, à cet effet, avant les algériens (249,7 dollars) et les égyptiens 209,7 dollars. Globalement, on retrouve la Suisse à la première place (6142 dollars), suivie de Singapour (4351 dollars), de l’Australie en troisième position avec 4219 dollars, des États-Unis (3722 dollars) et des Émirats arabes unis cinquième au monde et premier au pays arabes (3364 dollars).

Cadres supérieurs sous-payés

Cette situation révélant le niveau médiocre des salaires en Tunisie a été toutefois confirmée par une note récente de l’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur (FIPA) et intitulée « Coûts des facteurs en Tunisie 2023». L’agence officielle met cette situation dans un contexte particulier du fait que le niveau bas des salaires en Tunisie représente, à cet égard, un avantage comparatif de taille pour les « investisseurs » par rapport aux pays concurrents de la destination Tunisie.

Dans les détails, la note de la FIPA indique que la Tunisie a les plus bas coûts nets annuels (salaires annuels avec cotisations sociales) pour un certain nombre de professions, s’agissant notamment de cadres, par rapport à plusieurs pays concurrents et pays européens, dont le Maroc, la Roumanie, la Bulgarie, l’Espagne, l’Italie, la France, l’Allemagne et l’UK.

Selon la note, le coût annuel d’un cadre, occupant le poste d’un analyste support informatique se limite à 5,9 mille euros, alors qu’il dépasse les 9,7 mille euros au Maroc, 11,5 mille euros en Romanie, et 12,7 mille euros au Bulgarie.

Un poste similaire en France et en Allemagne coûte au chef d’entreprise, respectivement 43,4 mille euros et 50,2 mille euros. De même, un ingénieur électronique, touche en Tunisie environ 13,5 mille euros. Ce coût annuel est de l’ordre de 22,7 mille euros en Roumanie,  28,7 mille euros au Maroc, 55,2 mille euros en Espagne, 69,2 mille euros en France et près de 83 mile euros en Allemagne.

Pour un directeur de développement commercial, il reçoit un salaire annuel (avec cotisations) de 12,3 mille euros en Tunisie, contre une rémunération annuelle à hauteur de 20,4 mille euros en Roumanie, 26,3 mille euros au Maroc, 49,4 mille euros en Italie, 65 mille euros en France et 77,7 mille euros en Allemagne.

Par ailleurs, le coût annuel d’un ingénieur robotique avoisine les 15,3 mille euros en Tunisie et ce, toujours très loin des rémunérations offertes dans d’autres pays, notamment la Bulgarie et la Roumanie (26 mille euros), le Maroc (34,2 mille euros), l’Italie (57,7 mille euros), la France (74,5 mille euros) et l’Allemagne (88,8 mille euros).

Salaires médiocres et avantages concurrentiels

Il a été indiqué, par ailleurs, que la note officielle vise à donner une idée générale sur certains coûts des facteurs en Tunisie, nécessaires à la création d’une entreprise. Quant aux données portant sur les coûts de production dans les pays étrangers cités, elles sont issues d’une base de données internationale, fDi Benchmark, propriété du Financial Times.

Faut-il préciser que les statistiques évoquent globalement des moyennes, forcément supérieures aux médianes car tirées par les hauts revenus.

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