Categories: A la uneEconomienews

Tunisie : Les banques tunisiennes lâchent le secteur touristique…

Partager

La Banque centrale de Tunisie (BCT) a publié, vendredi 23 octobre 2020, les chiffres actualisés relatifs à l’activité du secteur touristique.

Les recettes touristiques cumulées ont régressé de 61%, soit de 2,8 milliards de dinars et n’ont pas dépassé 1,8 milliard de dinars, jusqu’au 20 octobre courant.

Le tourisme tunisien a subi de plein fouet les répercussions de la crise du coronavirus. Néanmoins et afin d’amortir les conséquences de cette crise, les autorités ont pris des mesures pour le retour du tourisme début juillet dernier.

La BCT a émis, en outre, une circulaire prévoyant une prolongation de la période de report des paiements jusqu’à fin septembre 2021 et ce pour les tranches de prêts accordées aux institutions et aux professionnels actifs dans les secteurs du Tourisme et l’Artisanat y compris les sociétés de gestion du Tourisme.

La circulaire prévoyait également une prolongation de la durée maximale d’octroi de prêts exceptionnels jusqu’à fin mars 2021 pour les institutions et professionnels actifs dans le Tourisme et l’Artisanat, y compris les sociétés de gestion du Tourisme, avec l’acceptation de ces fonds en compensation des opérations de refinancement sur le marché monétaire.

Sous cet angle, le ministre du Tourisme, Habib Ammar a fait état, hier lundi 26 octobre, lors d’une intervention au palais du Bardo d’une situation financière et sociale sans précédent dans le secteur.

Il a regretté la non-activation d’une ligne de financement de 500 millions de dinars ouverte par les autorités financières pour soutenir les trésoreries des unités hôtelières en dépit des efforts déployés par le ministère suite à la signature d’un accord dans ce sens avec la Société tunisienne de garantie (SOTUGAR) et les réunions tenues avec les banques.

Cependant, il est à préciser que d’une crise à l’autre, le secteur touristique a accumulé des dettes faramineuses. L’encours des crédits bancaires octroyés à ce secteur est de 4431 millions de dinars, à fin juin 2020. Ces dettes ne sont pas seulement dues à des difficultés conjoncturelles ou structurelles liés au schéma de développement du secteur mais aussi, selon des observateurs, à une mauvaise gestion flagrante des unités touristiques.

La situation du secteur montre d’une manière certaine sa très faible valeur ajoutée économique et qu’il n’est plus rentable ni bancable, notamment pour une bonne partie de ses entreprises. Néanmoins, les autorités font tout pour ne pas le lâcher, encore une fois pour des raisons sociales à l’instar de la plupart des secteurs économiques en perte de vitesse…

De toute évidence, les banques considèrent, dans une logique basée strictement sur le profit que l’octroi de plus de crédits au tourisme sans aucune vision des limites techniques de cette démarche ne peut que les mener vers une prise de risque démesurée qui pourrait les faires chuter, à leur tour.

Laissez un commentaire
Publié par
Mohamed Ben Abderrazek