A la une

Les bonnes nouvelles du continent : l’Ethiopie autosuffisante en blé, l’Afrique de l’Ouest donne rendez-vous, 100 milliards $ pour les entreprises exportatrices…

Partager

L’exposé du président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, devant les leaders de l’Union africaine (UA) avait des allures de bilan, vu que le Nigérian achève son second et dernier mandat en 2025. Et le bilan de l’institution financière, la seule qui a décroché la notation AAA en Afrique, est très bon, excellent même. Une très bonne nouvelle pour l’Afrique, qui a fait des progrès spectaculaires dans la mobilisation des ressources financières pour soutenir sa croissance et son développement.

Le patron de la BAD a pris la parole devant les chefs d’État et de gouvernement à l’occasion de la 6e réunion de coordination semestrielle de l’UA, organisée à Accra (Ghana) le 21 juillet 2024. Il a commencé sa présentation par un rappel de la récente hausse du capital de la Banque, lequel est passé de 201 à 318 milliards de dollars américains. Un saut quantitatif et qualitatif validé par le Conseil des gouverneurs lors des Assemblées annuelles qui ont eu lieu à Nairobi (Kenya) en mai dernier.

Ensuite Adesina s’est arrêté sur les initiatives communes de la BAD et de la Banque interaméricaine de développement pour élaborer un nouveau modèle financier afin de mieux orienter les droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI), par le biais des banques multilatérales de développement.

«Je suis ravi de vous informer qu’après plus de deux ans d’efforts, et grâce au plaidoyer de l’Union africaine, nous avons enfin réussi», a dit fièrement le patron de l’institution financière la plus importante du continent. Rappelons que la BAD a mis sur les rails en début d’année un capital hybride de 750 millions de dollars américains, le tout premier signé par une institution financière multilatérale, une prouesse saluée dans le monde…

«Nous avons ainsi créé une nouvelle classe d’actifs pour les investisseurs du monde entier. Ce capital hybride sera multiplié par quatre, ce qui permettra à la Banque d’augmenter sa capacité de prêt», a précisé Adesina.

Par ailleurs il a détaillé les avancées de la Banque dans les projets à l’échelle de la planète pour que les richesses naturelles de l’Afrique soient intégrées dans le calcul du produit intérieur brut (PIB). Il a aussi évoqué les progrès du Mécanisme africain de stabilité financière, initié par la BAD, pour contenir les chocs financiers exogènes et autres aléas conjoncturels qui frappent les économies africaines.

Par ailleurs il a parlé de la sécurité alimentaire du continent ; la Banque a mis sur pied un dispositif régional de développement ciblant le riz en Afrique de l’Ouest. 650 millions de dollars ont été déboursés, avec le concours du Centre du riz pour l’Afrique. Près d’un million d’agriculteurs de quinze pays seront servis par ce programme. Objectif 53 millions de tonnes de riz.

«Dans cinq ans, l’Afrique de l’Ouest deviendra autosuffisante en riz. Nous savons que nous pouvons y parvenir. Nous avons, grâce à notre travail, aussi aidé l’Éthiopie à devenir autosuffisante en blé en moins de quatre ans, et qui plus est un pays exportateur net de cette céréale. Ce qui est indispensable, c’est une forte volonté politique», a dit le président de la BAD, en faisant allusion au méga plan de la Banque : Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT).

«La semaine dernière, la Banque africaine de développement a reçu la distinction d’institution financière de développement la plus transparente par Publish What You Fund pour ses opérations souveraines», a-t-il déclaré par ailleurs. Cette consécration rejoint d’autres reconnaissances de ce type pour la Banque et son guichet concessionnel, le Fonds africain de développement.

Parmi les succès notables de l’institution financière il y a l’accès à l’électricité, pour plus de 20 millions de personnes durant les cinq dernières années. Il y a aussi le partenariat scellé avec la Banque mondiale pour connecter 300 millions d’Africains à l’électricité d’ici 2030. Le projet “Desert to Power“, d’un montant de 20 milliards de dollars, fait également partie des réalisations de la BAD. 10 000 mégawatts d’énergie solaire sont escomptés pour approvisionner 250 millions de personnes dans 11 pays du Sahel…

«Par exemple, le projet d’interconnexion électrique entre la Mauritanie et le Mali, d’un montant de 890 millions de dollars, fait partie de cette initiative et permettra d’accroître le recours aux énergies propres et l’accès à l’électricité à 2,7 millions de personnes», a-t-il ajouté.

En parlant de la Mauritanie, le président Mohamed Ould Ghazouani, président en exercice de l’UA, a annoncé que l’organisation panafricaine projette de mobiliser quelque 100 milliards de dollars pour muscler les entreprises s’activant dans l’exportation.

Laissez un commentaire