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Les chantres de l’arabe vont déchanter : le français va regagner ses Lettres de Noblesse

Les chantres de l’arabe vont déchanter : le français va regagner ses Lettres de Noblesse

On le sait maintenant : La perte de vitesse du français en terre tunisienne sera un des sujets du Sommet de la Francophonie, prévu ces 19 et 20 novembre à Djerba. Je ne dis pas que cette affaire sera sur la table lors des séances publiques, il ne s’agit pas non plus de froisser les autorités tunisiennes. Mais après ce qu’a dit mardi 15 novembre 2022 l’ambassadeur de France à Tunis, André Parant, il est évident que ça va s’agiter dans les coulisses de la grand-messe de la Francophonie…

La France et le Canada même combat

L’émissaire de la France à Tunis a fait le constat que nous faisons tous au quotidien : La langue française bat de l’aile – le mot est faible – en Tunisie alors qu’elle prospère ailleurs dans le monde. Il a imputé cette affaire au contenu des programmes scolaires et à la faible diffusion des chaînes de télévision et radios françaises…

Puis est venue la déclaration d’intention pour renforcer les compétences linguistiques : Mieux former les professeurs en français, avec des pédagogies innovantes. À noter que ce projet est tripartite – entre le ministère tunisien de l’Education, Expertise France et l’Union européenne – et qu’il concerne aussi l’arabe.

Hasard du calendrier ou pas : L’ambassadrice du Canada en Tunisie, Lorraine Diguer, a elle aussi pointé, dans la même journée et sur la même radio, le net recul du français dans le pays hôte.

Bien entendu André Parant et Lorraine Diguer se garderont de faire une incursion dans les considérations d’ordre culturel et autres qui font que le français n’est plus en odeur de sainteté dans les cercles administratifs et officiels, ce qui accentue sa perte de vitesse ailleurs, à commencer par l’école. Le dire serait politiquement incorrect de la part de ces dignes Ambassadeurs de leurs pays, alors ils font ce que la diplomatie leur a appris.

Qu’en pense un féru de l’arabe devant l’Éternel, Kais Saied?

Le fait est qu’en Tunisie l’affaire est allée tellement loin que même en haut lieu ça pose quelques problèmes d’ajustement qui sautent aux yeux. Par ailleurs personne n’ignore que la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, est une excellente francophone, et manifestement elle est même plus à l’aise dans la langue de Molière qu’en arabe. Pourtant elle se farcit ce dernier dans tous ses discours officiels, et même dans des pays francophones à l’étranger… 

Et que dire de cette remarque surréaliste de la ministre de la Culture, Hayet Ketat, face aux journalistes, lors de l’inauguration du Village Tunisien de la Francophonie : “Vous préférez l’arabe ou le français“… Alors que de toute évidence les journalistes francophones faisaient légion dans la salle et que la question ne doit même pas se poser quand on est réuni au nom de la Francophonie. Heureusement que la ministre, universitaire de haut rang, s’est rattrapée en s’exprimant dans un français parfait.

On en est là aussi parce que le maître des lieux, le chef de l’Etat, Kais Saied, dicte le tempo en utilisant le français exceptionnellement, presque contraint et forcé. Donc si les émissaires des pays amis de la Tunisie ont des projets dans ce sens, ça passera forcément par le palais de Carthage. Le président de la République, chantre de l’arabe devant l’Éternel, est-il au courant de ce qui se trame dans les programmes scolaires?

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