Economie

Les cinq commissions magiques de Mechichi pour sauver l’économie

Les cinq commissions magiques de Mechichi pour sauver l’économie

Le chef du gouvernement a assisté hier lundi 5 avril 2021, au Forum des entreprises publiques organisé par l’UGTT, en partenariat avec le gouvernement et des organisations nationales.

Hichem Mechichi a insisté, à cette occasion, sur l’urgence de la restructuration des entreprises publiques tout en soulignant que des instructions avaient été données, à cet effet, aux structures administratives pour mettre à la disposition de cinq commissions chargées du plan de réforme de l’économie, les informations nécessaires à leurs travaux.

Il s’agit, selon Mechichi, de commissions chargées de la réforme du système fiscal, de la restructuration des entreprises publiques, de la refonte du système de subvention, de la révision des circuits de distribution et de la refonte des mécanismes de contrôle et de maîtrise des prix.

Le chef du gouvernement a indiqué que cette démarche consacre la voie participative adoptée par le gouvernement pour sauver les institutions publiques et l’économie nationale. Le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi a évoqué, pour sa part, la nécessité d’une prise de conscience collective rappelant que quels que soient les différends, les institutions de l’État doivent demeurer solides et l’État doit perdurer.

En revanche, cette approche de réformer et sauver une économie agonisante par les « commissions » constitue une véritable innovation en matière de redressement des économies surtout que les secteurs et les entreprises publiques à réformer sont sévèrement sinistrés, notamment les entreprises publiques qui ont consommé leurs capitaux plusieurs fois dans les pertes et le système fiscal d’une rare complexité et iniquité et qui est devenu incapable d’assurer des ressources adéquates à l’Etat.

De toute évidence, dans le « cas » tunisien, toute réforme nécessite surtout des injections de fonds conséquents et la création d’un dynamisme au niveau des investissements publics et privés, ce qui est extrêmement difficile du moins à court terme, en raison de la détérioration du climat des affaires et de la hausse du sous-emploi en plus de l’inexploitation des moyens de production dans les secteurs névralgiques, à l’instar du secteur minier.

Rappelons que l’utilisation des « commissions » et des « agences » publiques pour réformer ou sauver un secteur quelconque n’est pas nouvelle puisque le gouvernement a annoncé dernièrement qu’il envisageait de créer une agence nationale pour le paiement des dettes et une autre pour la réforme des entreprises publiques…

Le sort des affaires confiées à des commissions n’est pas un secret pour personne, c’est l’échec certain.

En attendant que ces commissions démarrent leurs travaux, l’Etat peine toujours à mobiliser des ressources et souffre d’un déficit public monstre, avoisinant les 11 milliards de dinars ainsi qu’un déficit colossal en infrastructures, estimé récemment par Atef Majdoub, directeur général de l’Instance Générale pour le Partenariat Public Privé (PPP), à 20,6 milliards de dollars (58 milliards de dinars), soit pratiquement la moitié du PIB.

Toutefois, une question évidente se pose : si le sauvetage de l’économie dépendait de l’instauration de quelques commissions, qu’attendait le gouvernement pour les mettre en place dès les premiers jours de son existence, surtout que l’économie tunisienne était déjà souffrante et en grande difficulté à cause du covid-19 ? Fallait-il attendre qu’elle soit au bord de la faillite pour réagir ?

 

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