Economie

Les économies émergentes continueront d’influencer les marchés agricoles

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Les économies émergentes exercent une influence de plus en plus déterminante sur l’évolution des marchés agricoles mondiaux depuis une vingtaine d’années et devraient continuer de même au cours de la prochaine décennie.

C’est ce que révèle un nouveau rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Le rapport sur « les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO » est la référence mondiale en matière de projections à moyen terme des marchés de produits agricoles.

Montée en puissance des pays émergents

L’un des changements notables attendus au cours de la prochaine décennie sera la montée en puissance de l’Inde, de l’Asie du Sud-Est et de l’Afrique subsaharienne et le recul de la Chine, d’après le rapport, relevant que cette dernière, qui comptait pour 28% de la croissance de la consommation mondiale de produits agricoles, halieutiques et aquacoles durant la décennie passée, ne devrait plus en assurer que 11% durant la prochaine, en raison non seulement de la contraction de sa population et du ralentissement de la progression des revenus, mais aussi de la stabilisation des habitudes alimentaires.

L’Inde et les pays d’Asie du Sud-Est devraient contribuer à hauteur de 31% à l’accroissement de la consommation mondiale d’ici 2033, sous l’effet de l’augmentation de la population urbaine et de l’élévation du niveau de vie, d’après la même source, précisant que parmi les régions où les pays à faible revenu prédominent, l’Afrique subsaharienne devrait avoir une part notable à ce même accroissement (18%), ce qui s’expliquera principalement par une hausse de la demande de nourriture induite par l’expansion démographique.

Le défi du gaspillage

D’après les auteurs du rapport et malgré les avancées attendues, dans les pays les moins productifs d’Afrique et d’Asie notamment, de nets écarts devraient subsister sur le plan de la productivité, qui fragiliseront les revenus agricoles et la sécurité alimentaire et rendront ces pays plus dépendants vis-à-vis des importations, notant que les écarts technologiques, la faible utilisation d’intrants et les conditions climatiques naturelles sont quelques-uns des grands facteurs qui déterminent les disparités au regard de la productivité agricole.

Les Perspectives de cette année comprennent un scénario simulant les effets d’une réduction de moitié, à l’horizon 2030, des pertes alimentaires le long des chaînes d’approvisionnement et des gaspillages au niveau de la distribution et des consommateurs.

Ce scénario laisse entrevoir la possibilité d’une diminution de 4% des émissions mondiales de GES de l’agriculture, qui se répartirait de manière relativement homogène entre les pays indépendamment de leur niveau de revenu. Il permet d’escompter, en outre, une baisse des prix se traduisant par une augmentation de la ration alimentaire dans les pays à faible revenu (+10%) et dans les pays à revenu intermédiaire (+6%), avec pour conséquence de faire échapper 153 millions d’individus à la sous-alimentation (– 26%) d’ici 2030.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek