Economie

Les importations alimentaires dépassement le budget annuel des subventions de 40%

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Le creusement du déficit commercial à 13,7 milliards de dinars fin juillet et qui atteint 21,2 milliards de dinars en prenant en considération les comptes du régime général, se justifie largement par les importations record des produits alimentaires notamment les céréales.

Selon les dernières données de l’INS, les importations alimentaires ont atteint 5274,2 millions de dinars au cours des sept premiers mois de l’année 2022 contre 3779,8 MD durant la même période de l’exercice 2021 soit une hausse de 1494,4 MD ou 39,5%. Ces importations dépassement le budget annuel alloué aux subventions qui est estimé à 3771 MD, de 39,9%.

Plusieurs questions se posent quant à la capacité des autorités d’assurer d’ici la fin de l’année un approvisionnement normal en produits alimentaires de base.

Et pour cause, les importations des céréales ont grimpé à fin juillet dernier, d’après les chiffres de l’INS à 2890,6 MD et ce, parallèlement à la montée des importations d’autres denrées alimentaires de base tels que les huiles végétales (619,3 MD) et le sucre (216,2 MD).

Toutefois et malgré la pression de ces importations sur les équilibres du budget de l’Etat et du secteur extérieur dont le déficit pourrait dépasser 11 milliards de dinars à la fin de l’année, les importations des biens de consommation continuent à peser sur la balance commerciale en se situant à fin juillet dernier à 9632,1 MD dépassant ainsi largement celles des biens d’équipement.

Les importations des biens de consommation se font de tout bord essentiellement de Chine et de Turquie en l’absence de restrictions malgré le saignement qu’elles provoquent aux réserves en devises qui ont reculé à l’équivalent de 116 jours d’importations.

Rappelons que la directrice générale du commerce extérieur au ministère du Commerce et du Développement des exportations, Dora Borji Selmi a commenté l’aggravation continue du déficit commercial en déclarant aux médias que ce déficit qui a connu une augmentation significative au cours de la dernière décennie qui était imputable aux perturbations politiques et aux turbulences économiques. Plus précisément, ce déficit est attribué  à l’augmentation des importations par rapport aux exportations pour plusieurs raisons, dont la plus importante est la chute du dinar tunisien vis-à-vis des devises étrangères et la hausse des prix, notamment ceux des carburants.

Borji a assuré que plus de 70% des importations sont des produits de base nécessaires à l’économie nationale soulignant que celles-ci sont incompressibles dès lors que l’intervention pour rationaliser les importations ne peut pas conduire à un changement à la balance commerciale.

Selon la responsable, le déficit commercial est dû à des facteurs structurels, dont le plus important est le coût élevé des importations. Clairement, la directrice générale ne propose aucune solution pour rationaliser les importations et encore moins pour limiter le gaspillage des produits de base notamment les denrées alimentaires et les pâtes détournées pour leur majeure partie par les monopoles et les spéculateurs. Sans commentaire.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek