Economie

Les intentions des investissements étrangers à leurs plus bas niveaux

Les intentions des investissements étrangers à leurs plus bas niveaux

D’après le dernier bulletin de Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII), durant les cinq premiers mois 2022, l’investissement déclaré dans le secteur industriel a atteint 907,5 millions de dinars (MD), contre 987,7 MD lors des cinq premiers mois de l’année 2021, enregistrant ainsi une baisse de 8,1%.

Les secteurs des industries agroalimentaires, des matériaux de construction, de la céramique et du verre, des industries mécaniques et électroniques et des industries chimiques ont connu les baisses les plus remarquables.

Les investissements déclarés dans les industries totalement exportatrices ont enregistré une baisse de 6,3% fin mai dernier. Idem, les industries dont la production est orientée vers le marché local ont enregistré une régression de 9,4%, en passant à 527,0 MD.

Néanmoins, les investissements industriels à 100% étrangers et en partenariat sont passés de 397,1 MD durant les cinq premiers mois de l’année 2021 à 338,7 MD durant la même période de l’année 2022, enregistrant ainsi une baisse de 14,7%. Cette baisse résulte de la diminution de 51,6% enregistrée au niveau de l’investissement de partenariat (78,8 MD contre 162,8 MD pendant les cinq premiers mois de l’année 2021). Il s’agit ainsi de la baisse des intentions des investissements étrangers à leur plus bas niveaux depuis le début de l’année.

Les cinq premiers mois de l’année 2022 a été caractérisé par une forte baisse au niveau de l’investissement déclaré dans les zones de développement régional notamment aux gouvernorats de Kasserine, Jendouba, Tataouine, Kairouan et Gafsa.

Il est à noter, sous cet angle, que contrairement à ce qui se passe en Tunisie en termes de chute continue des investissements étrangers en particulier, les données du rapport 2022 sur l’investissement dans le monde de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), publié le 9 juin dernier révèlent que les investissements directs étrangers (IDE) vers les pays africains se sont élevées à un niveau record de 83 milliards de dollars, c’est plus du double du total enregistré en 2020,

Le rapport de la CNUCED indique que les flux entrants des IDE vers la Tunisie se sont situés à 660 millions de dollars en 2021 contre 652 millions de dollars en 2020. Néanmoins, ces flux ont nettement baissé notamment, ces dernières années, après avoir attient de 885 millions de dollars en 2016 enregistrant ainsi une baisse de 25,4%.

D’un autre côté, les flux sortants d’IDE se sont situés l’an dernier à 47 millions de dollars alors que le stock entrant des IDE a atteint 33440 millions de dinars.

Rappelons que selon une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 259 barrières réglementaires potentielles dans 251 textes juridiques et réglementaires en Tunisie constituent une entrave à la concurrence et en conséquence à l’initiative des investisseurs. 220 recommandations spécifiques ont été émises pour pallier l’atteinte à la concurrence.

Dernièrement, le think tank l’American « Heritage Foundation », basé à Washington, a publié l’indice de liberté économique pour l’année 2022 indiquant dans un rapport élaboré, à ce titre, que le score de liberté économique de la Tunisie est de 54,2, ce qui fait de son économie la 128e dans l’indice 2022. La Tunisie est classée 10e parmi 14 pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, et son score global est inférieur aux moyennes régionales et mondiales.

Le taux de droit douanier moyen pondéré en fonction des échanges est de 9,4%, selon le rapport du think tank et 13 mesures non tarifaires formelles sont en vigueur. Les avantages globaux du commerce restent compromis par d’autres lacunes institutionnelles. Malgré les efforts déployés pour attirer davantage d’investissements étrangers, la croissance des investissements à long terme est freinée par la bureaucratie et l’incertitude politique, note le think tank.

Le taux d’imposition le plus élevé sur le revenu des particuliers est de 35% et le taux d’imposition le plus élevé sur les sociétés est de 15%, précise le rapport. Les autres taxes comprennent les taxes sur la valeur ajoutée et les transferts de propriété. La charge fiscale globale équivaut à 32,1% du revenu intérieur total.

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