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Les miracles de la COP27 : Bouden cause avec le président israélien, Macron renoue avec l’ennemi vénézuélien

Les miracles de la COP27 : Bouden cause avec le président israélien, Macron renoue avec l’ennemi vénézuélien

Les grandes rencontres sont toujours le théâtre de petits miracles diplomatiques qui ne peuvent pas se produire ailleurs. Par exemple la causette entre la cheffe du gouvernement, Najla Bouden et le président israélien, Isaac Herzog lors du Sommet sur le climat – COP27 – à Sharm el-Sheikh, en Egypte. Cela n’a duré qu’un petit instant, la discussion a été fugace, mais suffisamment longue pour que les objectifs des caméramen la saisissent. Et le moment vaut son pesant d’or…

En effet, faut-il le rappeler, Bouden fait partie d’un exécutif qui hérite d’une longue tradition d’intransigeance avec Israël. En terre tunisienne on ne veut pas entendre et encore moins voir quoi que ce soit en rapport avec l’Etat hébreu. D’ailleurs pas plus tard que le 1er novembre 2022, lors du sommet de la Ligue arabe, le chef de l’exécutif tunisien, Kais Saied, a sonné la charge pour la cause palestinienne, donc forcément contre Israël, même s’il a soigneusement évité les débordements de langage. Alors quand Bouden échange avec le président israélien ça a une grande portée symbolique.

On ne connait pas la nature des amabilités qu’ils ont échangées, ce qui est certain c’est que très officiellement en Tunisie tout contact avec l’Etat hébreu est strictement prohibé. Loin de nous l’idée de pointer du doigt la cheffe du gouvernement tunisien, bien au contraire, elle a fait ce qu’il fallait, ce qui d’ailleurs se fait dans toutes les rencontres internationales de ce type. On parle à tout le monde, ou presque, sinon on n’y va pas. C’est peut-être une des raisons de l’absence du président tunisien, mais il a eu tort !

Non seulement c’est le chef de l’Etat qui devait porter la voix de la Tunisie, un pays en première ligne dans les dégâts que cause le réchauffement climatique, en plus on fait beaucoup plus que parler environnement dans ces grands-messes : On y prend des rendez-vous, on y prend des contacts pour concrétiser après, on y expose ses problèmes et besoins. Donc pour le coup c’est un rendez-vous raté pour Saied, un de plus…

Par contre le président français, Emmanuel Macron, lui n’a pas manqué l’événement, on l’a même vu discuter très chaleureusement avec le président vénézuélien, Nicolas Maduro. Ce dernier, faut-il le rappeler, était un des ennemis notoires de l’Occident, un de ceux que les Américains et les Européens se juraient d’abattre à cause des violations répétées des droits humains et entorses aux normes démocratiques. Et bien c’est ce même homme qui a demandé à Macron de venir le voir à Caracas. Les temps changent et les lignes ont considérablement bougé au nom des intérêts suprêmes de la nation.

On a senti la réhabilitation rampante de Maduro dès mars 2022 quand les hydrocarbures russes et les produits ukrainiens ont commencé à être un problème pour l’humanité. On en a la confirmation avec cet échange très amical et surréaliste à certains égards entre le président vénézuélien et son homologue français. La Tunisie aussi cherche sa voie dans cette reconfiguration géopolitique à l’échelle du globe mais ce ne sera pas simple avec cette hystérie sur certains dossiers, ce manque flagrant de réactivité, cette absence totale de pragmatisme et une realpolitik orpheline de Habib Bourguiba…

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