Economie

Les moyens de subsistance des Tunisiens menacés par les incendies et les auteurs sont inconnus

Partager

Les incendies simultanés qui ont ravagé les marchés et les usines pendant la période de l’Aïd, font craindre aux Tunisiens le pire, face aux incendies criminels qui touchent régulièrement les cultures céréalières et les forêts ces dernières années.

Pendant les vacances de l’Aïd al-Fitr, la Tunisie a été vécu une série d’incendies qui ont touché le marché de Jara à Gabès, où les incendies ont détruit une vingtaine de magasins, avant que les pompiers n’en prennent le contrôle. Un incendie a également touché une usine de vêtements usagés de 5 000 mètres carrés à Ben Arous. Bizerte n’a pas été épargnée des incendies qui ont brûlé une partie du dépôt des bus abandonnés appartenant à la société régionale de transport.

Les autorités ont commencé à rechercher des indices d’actes criminels pouvant être à l’origine des incendies, selon le secrétaire général adjoint du secrétariat général des forces de sécurité intérieure, Moez Dababi.

Dababi a déclaré à une radio locale que des indices montrent que les incendies qui ont éclaté simultanément le jour de l’Aïd dans de nombreux endroits, en particulier le marché de Jara à Gabès, étaient d’origine criminelle. Le responsable a confirmé que 23 incendies se sont déclarés simultanément dans de nombreux endroits, bien que la saison des grandes chaleurs n’a pas commencé, et qu’il n’y ait aucun mouvement ni aucun facteur justifiant la propagation des incendies.

Au cours des dernières années, de nombreux incendies avaient ciblé les forets et les cultures céréalières, et ont causé de grands dégâts.

Les agriculteurs s’inquiètent de la récurrence des incendies, à l’approche du début des récoltes.

Mohamed Rjaibia, membre de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP), a déclaré que le spectre des incendies occupe les producteurs de blé, dans un climat mondial menacé par une crise alimentaire, et une hausse importante des prix des céréales dans le monde, soulignant la nécessité d’accorder une attention particulière aux cultures céréalières cette année.

Rjaibia a souligné qu’au cours des dernières saisons, de nombreux producteurs ont été touchés par les incendies qui ont détruit leurs champs et coûté à l’État des importations supplémentaires, en plus des pertes subies par les compagnies d’assurance. Il a ajouté : « Les récoltes de cette année doivent être sous double contrôle, avec la participation de l’État, de la société civile et des populations », considérant que les pertes sont très coûteuses économiquement et socialement, et assurant qu’elles provoquent la destruction de toutes les activités liées à la récolte.

Au cours de l’année 2021, les superficies forestières détruites en Tunisie à cause des incendies ont augmenté de 322% par rapport à 2020, selon les statistiques de la direction générale des forêts. Les superficies brûlées en Tunisie se sont élevées à 23 280 hectares, ce qui représente 2,04% de la superficie totale des forêts, tandis que le coût d’un hectare brûlé est estimé entre 20 et 50 mille dinars.

Des écologistes soulignent que les incendies causent des pertes économiques importantes dans les zones où ils se produisent et que ces zones ont besoin de plusieurs années pour se rétablir, tandis que les pertes subies par les populations de ces zones révèlent la fragilité du tissu économique dans les régions notamment à l’ouest du pays malgré leur richesse naturelle.

Laissez un commentaire
Publié par
Mohamed Ben Abderrazek