Le couperet de la justice s’approche dangereusement des islamistes. C’est un peu panique à bord en ce moment et le sénateur américain Chris Murphy, qui a la dent très dure contre le président de la République, Kais Saied, est dans les têtes des nahdhaouis. C’est à lui qu’a pensé le député d’Ennahdha et assesseur du président du Parlement, Maher Medhioub, suite à l’effroi provoqué par l’arrestation rocambolesque du dirigeant d’Ennahdha et ancien ministre de la Justice Noureddine Bhiri…
Medhioub a saisi sa plume, sur sa page Facebook ce mardi 4 janvier, pour appeler publiquement le sénateur Murphy à sortir ses camarades de l’oeil du cyclone. Après une bonne tirade sur les relations très spéciales entre la Tunisie et les Etats-Unis, le collaborateur de Rached Ghannouchi s’est épanché sur les malheurs de Bhiri. «Maître Noureddine Bhiri, député de l’Assemblée des représentants du peuple de la République tunisienne et votre collègue avocat de la Cour de cassation, est détenu dans un lieu secret depuis plus de cent heures. Il reste digne et fort face à toutes les pressions possibles et imaginales, dans un froid extrême et dans un isolement total (depuis) son enlèvement», a couché Maher Medhioub sur sa page Facebook…
«Après votre départ de la Tunisie en septembre 2021, Kaïs Saïed a tenu les promesses qu’il vous a faites en jetant aux oubliettes la Constitution tunisienne en s’appuyant sur le décret présidentiel 117 qui concentre tous les pouvoirs entre ses mains, ensuite il a dévoilé le 13 décembre une feuille de route dont le seul but est de bâillonner toutes les institutions, les mouvements et les citoyens et citoyennes qui s’opposeraient à son dessein de fonder la Jamahiriya tunisienne en 2023», a ajouté Medhioub.
«Jamais nous ne douterons un seul instant de vos actions sincères et votre grand soutien aux valeurs démocratiques dans le monde, mais l’Histoire nous a appris que parfois elle peut être impitoyable et que parfois la combinaison du néofascisme et du populisme sont un cocktail explosif pour nous, pour vous, en Tunisie, dans la région et dans le monde entier» a-t-il conclu…
Vous l’aurez compris : Medhioub a mis la gomme. Maintenant de là à dire que ses arguments suffiront à faire basculer le sénateur américain dans le camp des islamistes, c’est une toute autre affaire. Certes Chris Murphy, comme d’ailleurs l’exécutif américain, demande des garanties sur le chemin pris par le président de la République mais il sait aussi que le pays est en gestation cette année et qu’il faudra du temps. Les préoccupations du sénateur ne sont pas forcément celles des nahdhaouis, surtout quand ceux qui demandent de l’aide font l’objet d’accusations aussi graves que le terrorisme…
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