Economie

Les pays membres du FMI en désaccord sur l’augmentation des ressources de l’institution

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Les pays membres du Fonds monétaire international (FMI) ont récemment été confrontés à des désaccords concernant un plan visant à augmenter le financement de l’institution.

Ces désaccords sont liés au langage à utiliser en cas de conflit, mais les membres se sont toutefois engagés à une « augmentation significative » des ressources de prêt d’ici la fin de l’année.

Les Quotités en question

Les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale se sont conclues à Marrakech avec un appel de la présidente du Comité monétaire et financier international (CMFI), la ministre espagnole de l’Économie Nadia Calvino, en faveur d’une « augmentation significative des quotes-parts ». Cette augmentation est nécessaire pour maintenir au minimum l’enveloppe actuelle des ressources du FMI, notamment alors que 185 milliards de dollars d’accords d’emprunts bilatéraux arrivent bientôt à échéance.

Il est important de noter que les quotes-parts, des contributions versées par les pays membres en proportion de leur participation, ne représentent qu’environ 40% de la capacité de prêt totale du FMI, qui s’élève à environ 1 000 milliards de dollars.

Le Plan Américain et les positions en conflit

Les pays membres ont été amenés à se prononcer sur le plan des États-Unis, qui suggérait que les pays augmentent leurs quotes-parts proportionnellement à leur participation actuelle, une situation inchangée depuis 2010. Ce plan a reçu le soutien des pays du G7, de l’Inde, ainsi que de plusieurs marchés émergents.

Toutefois, la Chine, dont l’économie a triplé depuis 2010, continue de réclamer une part plus importante au FMI. Le gouverneur de la Banque populaire de Chine, Pan Gongsheng, a plaidé pour une augmentation des quotes-parts ainsi que pour un réalignement de ces parts afin de refléter le poids économique croissant des membres dans l’économie mondiale.

La présidente du CMFI a laissé la porte ouverte à une éventuelle adoption du plan américain, suggérant que des “dispositions transitoires” pourraient être nécessaires. Elle a également demandé au conseil d’administration du FMI de présenter des options pour modifier la formule de répartition des actions d’ici juin 2025.

Cela permettrait d’accélérer la prochaine révision quinquennale des quotes-parts et répondrait à l’appel de la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, en faveur d’une date limite pour l’ajustement de la répartition des actions afin de préserver la crédibilité de l’institution.

Désaccords sur le langage en cas de conflit

La présidente du CMFI a expliqué que les membres n’ont pas réussi à parvenir à un consensus sur un communiqué commun en raison de désaccords sur le langage à utiliser en cas de conflit. Cela intervient même si de nombreux pays membres ont condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les violations des droits de l’homme en Israël et à Gaza.

Un Tournant pour l’Afrique

Une avancée significative a été réalisée lors de la réunion, avec l’ajout d’un troisième président au conseil d’administration du FMI pour représenter les pays africains. Cette étape est cruciale pour l’adoption d’un “plan de quotes-parts équi-proportionnelles” de la part des États-Unis.

Des progrès notables et un accord probable

Bien que les pays membres n’aient pas encore conclu un accord ferme, des progrès notables ont été réalisés sur la question des quotes-parts. Un responsable du Trésor américain a déclaré à la presse que l’accord devenait « de plus en plus probable » d’ici le mois d’octobre.

La Banque Mondiale et les défis mondiaux

L’organe directeur de la Banque mondiale n’a pas non plus été en mesure de publier un communiqué commun. Cependant, il a noté dans une déclaration du président du Comité du développement, les Émirats arabes unis, que « la plupart des membres » soutenaient le langage des dirigeants du G20 sur la guerre en Ukraine.

Le Comité du développement a officiellement approuvé la nouvelle vision de la Banque mondiale, qui consiste à « créer un monde sans pauvreté sur une planète vivable ». Cette vision vise à étendre la mission de la Banque mondiale pour inclure des défis mondiaux tels que le changement climatique, les pandémies, les États fragiles, et d’autres enjeux mondiaux.

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek