L’indice global du coût des aliments de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est situé à fin juillet dernier à 140,9 points enregistrant ainsi une baisse de 8,6% par rapport à juin.
L’indice des prix alimentaires a marqué de ce fait une cinquième régression mensuelle consécutive après avoir atteint des sommets plus tôt dans l’année, selon une note publiée récemment par l’organisation onusienne.
Cependant, la baisse de l’indice mesurant l’évolution des prix d’un panier de produits alimentaires de base est encore supérieure de 13,1% à celle de juillet 2021.
Selon l’économiste en chef de la FAO Maximo Torero, la baisse des prix des aliments est positive, surtout après la hausse observée des prix des aliments, qui a principalement touché les ménages les plus pauvres dans tous les pays.
L’un des produits de base qui a entraîné la baisse de l’indice est l’huile végétale, dont le prix a chuté de 19,2% entre juin et juillet 2022 pour atteindre son niveau le plus bas depuis dix mois.
Les prix des céréales, quant à eux, ont reculé de 11,5% sur le mois écoulé, même s’ils sont restés 16,6% au-dessus de leur valeur de juillet 2021.
La réduction jusqu’à 14,5% des prix mondiaux du blé à la suite de l’accord conclu entre l’Ukraine et la Russie pour débloquer les exportations à partir des principaux ports de la mer Noire a entraîné une baisse de toutes les céréales incluses dans l’indice. L’augmentation de la disponibilité des céréales en Argentine et au Brésil a également contribué à cette baisse.
L’Institut National de la Statistique (INS) vient de publier, par ailleurs, sa note mensuelle « Indice des prix à la consommation » de juillet 2022. D’après les données de l’INS, l’inflation confirme sa tendance haussière en augmentant encore une fois pour atteindre le taux de 8,2% après 8,1% en juin, 7,8% en mai et 7,5% en avril. L’inflation a atteint, à ce titre, son plus haut niveau depuis 31 ans.
Cette progression est expliquée essentiellement par l’accélération du rythme des hausses des prix des produits alimentaires (11% contre 9,5% en juin). Le taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) se replie à 6,8% après 7,2% le mois précédent.
Les produits alimentaires libres ont connu une hausse de 13,1% contre 0,3% pour les produits alimentaires à prix encadrés. En juillet 2022, les prix de l’alimentation augmentent de 11% sur un an. Cette hausse provient principalement de l’augmentation des prix des œufs de 24,2%, des huiles alimentaires de 22,3%, des fruits frais de 18,6%, des légumes frais 19,9% et des viandes ovines de 11,9%.
L’inflation des prix des produits alimentaires est un phénomène structurel en Tunisie qui est dû à la conjugaison de plusieurs facteurs dont les pénuries, le faible contrôle des circuits d’approvisionnement, la mauvaise gestion des produits subventionnés et la propagation continue des fléaux de contrebande et de spéculation.
Les nouvelles règlementations décrétées pour lutter contre la spéculation n’a pas pu éradiquer ces fléaux vu leur interférence avec d’autres réglementations consacrant les pratiques de monopole, de la concurrence déloyale, de l’entente illicite sur les prix et l’hégémonie de certains cartels de l’alimentaire devenus faiseurs réels des marchés.
L’association « Alert International – Tunisie » a indiqué à maintes reprises que l’économie tunisienne est une véritable économie de rente consacrant des entraves politiques et juridiques multiples, pour empêcher les citoyens de participer à la création de richesses. Alert assure que l’Etat ne possède pas la capacité de financer l’économie tout en affirmant que la crise de la sécurité alimentaire est provoquée par des clans bien déterminés.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires