L’usage des puits illégaux est devenu une problématique préoccupante dans plusieurs régions du monde, y compris en Tunisie.
Ces installations clandestines, souvent creusées pour répondre à des besoins agricoles, mettent en péril les ressources en eau et la biodiversité, entraînant des conséquences à la fois écologiques et humaines. Ce phénomène soulève des questions sur la gestion des ressources naturelles et la capacité des autorités à mettre en place des régulations efficaces.
Des milliers de puits clandestins en Tunisie
La Tunisie n’est pas épargnée par ce problème, avec plus de 20 000 puits illégaux recensés sur son territoire. Ces forages illicites menacent non seulement les nappes phréatiques, mais compromettent aussi la durabilité des ressources en eau du pays.
La situation s’est aggravée au fil des années, avec un abaissement moyen du niveau des nappes d’eau de deux mètres par an dans certaines régions. Cela accentue les risques de sécheresse et la dégradation des terres agricoles.
En réponse à cette crise, le gouvernement tunisien a pris des mesures pour renforcer la gestion des ressources hydriques et lutter contre l’exploitation illicite. Toutefois, l’application de ces mesures reste un défi majeur, en raison de la faible capacité de contrôle et de la résistance de certains exploitants.
Certains gouvernorats étant plus touchés que d’autres. Kairouan détient le triste record avec environ 300 infractions de forage anarchique constatées chaque année, et un taux d’exploitation des nappes phréatiques atteignant 230%. En 2021, 2 792 forages illégaux ont été recensés dans cette région, exacerbant le stress hydrique.
D’autres régions, comme le gouvernorat de Sidi Bouzid et celui de Gafsa, connaissent également une intensification de ces pratiques, rendant la gestion des ressources en eau de plus en plus complexe.
Mobilisation pour une gestion durable
Face à cette crise, une mobilisation croissante s’organise autour de la nécessité d’une gestion durable des ressources en eau. Des ONG environnementales, des agriculteurs responsables, et même des chaînes de supermarchés s’unissent pour faire pression sur les autorités afin qu’elles prennent des mesures concrètes contre les pratiques illégales.
Ces acteurs plaident pour une régulation stricte et une révision des politiques d’allocation de l’eau, afin de préserver les nappes souterraines et de garantir un accès équitable à l’eau. La régularisation des exploitations agricoles utilisant ces puits devient ainsi un sujet de discorde entre différents acteurs économiques et politiques, chacun défendant ses propres intérêts.
Une approche concertée pour un avenir durable
La lutte contre les puits illégaux nécessite une approche concertée, prenant en compte les enjeux environnementaux, sociaux et économiques. Les gouvernements doivent agir de manière proactive pour protéger les ressources naturelles, tout en garantissant la sécurité et le bien-être des populations.
Cela implique non seulement le renforcement des contrôles, mais aussi la sensibilisation des agriculteurs aux bonnes pratiques et l’encouragement à des techniques d’irrigation plus économes en eau. La coopération entre les différentes parties prenantes est essentielle pour promouvoir une gestion responsable de l’eau et assurer un avenir durable aux générations futures.
La préservation des ressources en eau est un défi global qui appelle à une solidarité nationale et internationale. La Tunisie, à l’instar de nombreux pays, doit s’engager résolument sur la voie de la durabilité pour surmonter cette crise.
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