Les États-Unis ont annoncé une série de sanctions sans précédent contre le secteur pétrolier et gazier russe, visant à réduire les revenus de Moscou utilisés pour financer la guerre en Ukraine.
Cette décision, accompagnée de mesures similaires de la part du Royaume-Uni, marque une escalade dans la pression économique exercée sur la Russie, tout en provoquant des turbulences sur le marché mondial du pétrole.
Des sanctions ciblant le cœur de l’économie russe
Vendredi, le département du Trésor américain a imposé des sanctions sur plusieurs acteurs majeurs de l’énergie russe, notamment Gazprom Neft et Surgutneftegaz, deux des plus grands producteurs de pétrole du pays. Parmi les cibles figurent également 183 navires transportant du pétrole russe, souvent liés au « flotte fantôme » composée de navires anciens gérés par des opérateurs non occidentaux.
Le Trésor a également sanctionné des traders pétroliers, des prestataires de services pétroliers, et deux compagnies d’assurance maritime russes : Ingosstrakh et Alfastrakhovanie, accusées de faciliter le transport du pétrole russe. Ces mesures s’accompagnent de l’annulation des exemptions permettant à certains intermédiaires de faciliter les paiements énergétiques avec des banques russes.
Selon Janet Yellen, secrétaire au Trésor américain, ces actions visent à réduire les revenus de la Russie et à accroître les risques pour les acteurs impliqués dans la chaîne d’approvisionnement pétrolière russe.
Gazprom minimise l’impact, mais les inquiétudes persistent
En réaction, Gazprom Neft a qualifié ces sanctions de “non justifiées” et a assuré qu’elles n’affecteraient pas ses activités. “Nous étions préparés à ces éventualités depuis deux ans déjà,” a déclaré la société, qui opère sous des restrictions occidentales depuis 2022.
Cependant, les sanctions compliquent davantage les exportations russes, notamment vers des clients clés comme l’Inde et la Chine, soulignent des experts du secteur.
Une hausse des prix du pétrole
Les sanctions ont immédiatement eu un impact sur les prix mondiaux du pétrole, qui ont bondi de près de 3 % vendredi. Le Brent a atteint 79,76 dollars le baril, son plus haut niveau depuis trois mois, tandis que le WTI américain a grimpé à 76,57 dollars le baril.
Selon une note de JP Morgan, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 1,6 million de barils par jour au premier trimestre 2025, soutenue par la demande de carburants pour le chauffage, le kérosène et le gaz de pétrole liquéfié.
Des alternatives pour le marché mondial
Face à ces perturbations, les États-Unis et d’autres pays producteurs se préparent à compenser les pertes. Jeffrey Pyatt, secrétaire adjoint aux ressources énergétiques au département d’État américain, a déclaré que des volumes supplémentaires de pétrole provenant des États-Unis, du Canada, du Brésil et potentiellement du Moyen-Orient devraient stabiliser le marché mondial.
Des impacts économiques profonds pour la Russie
Un responsable américain a estimé que ces nouvelles sanctions pourraient coûter des milliards de dollars par mois à la Russie. Ces mesures s’ajoutent à celles de novembre 2024, qui avaient contribué à une chute historique du rouble.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué ces actions comme un “coup dur” pour Moscou, affirmant que la baisse des revenus pétroliers rapprocherait l’objectif de restaurer la paix.
Une pression accrue sur la scène internationale
Alors que les sanctions se multiplient, le marché mondial s’ajuste à une nouvelle réalité. Les perturbations causées par ces mesures témoignent de la complexité d’équilibrer la pression sur l’économie russe tout en limitant les effets secondaires pour les consommateurs mondiaux.
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