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Les soutiens de Saied paniquent, le piège s’est refermé sur eux…

Les soutiens de Saied paniquent, le piège s’est refermé sur eux…

Les soutiens du chef de l’Etat, Kais Saied, prennent de plus en plus leurs distances avec ses projets politiques et institutionnels. Ou plutôt ils prennent leurs distances face au refus obstiné du président de la République de leur accorder la moindre place dans ses plans. Saied écrase tout et tout le monde dans sa marche saccadée, avec pour seul horizon la masse informe du peuple. Haykel Mekki, député et dirigeant du mouvement Echaâb, un des soutiens de la première heure du chef de l’Etat, avait dit publiquement le 14 septembre que le président et son gouvernement sont responsables de la mauvaise santé du pays. Il est revenu ce 23 septembre sur ses états d’âme, avec cette fois la démolition en règle de la Loi électorale…

Il a fait part, à l’agence TAP, des griefs de son parti contre le texte élaboré par l’occupant du palais de Carthage, notamment les critères pour faire valoir ses droits à la députation. Mekki est d’avis – mais il n’est pas le seul – que les conditions posées pour candidater aux prochaines législatives sont «excessives et irréalistes»… 

Il a brandi le spectre du clanisme et du tribalisme, à cause des nouvelles dispositions ; il s’en est également pris à la répartition des circonscriptions…

Concrètement ce qui va poser le plus de problèmes aux aspirants députés c’est l’exigence de présenter une liste nominative de 400 parrainages d’électeurs qui vivent dans la circonscription. Il y a aussi l’écueil des parrainages qui doivent être obligatoirement validés par des signatures légalisées. Par ailleurs les parrainages doivent se plier strictement à la parité et le nombre des jeunes de moins de 35 ans ne doit pas être en-dessous de 25%, sachant qu’un électeur ne peut parrainer qu’un seul un candidat…

Plus d’autres conditions. Tout cela est assommant et lourdement handicapant pour toutes les formations politiques, même pour les soutiens du président de la République. Mais c’est justement ça le projet du chef de l’Etat : Abolir le règne des partis sur la scène politique et introduire un autre modèle de démocratie dite populaire, et il ne s’en cache pas d’ailleurs depuis sa campagne électorale de 2019.

Le mouvement Echaâb et tous ceux qui soutenaient Saied avant le 25 juillet 2021 découvrent maintenant – ou font mine de découvrir – qu’ils ne pourront même pas compter sur l’appui de Saied pour s’offrir des planques dans le futur Parlement. Officiellement le chef de l’Etat n’a pas de parti attitré et n’en aura probablement jamais. De toute façon avec tous les pouvoirs qu’il s’est octroyé il n’en a nullement besoin. Pour Echaâb et compagnie ne pas avoir des maroquins au gouvernement et être privés de Parlement c’est au-delà du supportable !

Haykel Mekki a dénoncé une fois de plus le fait que Saied fasse cavalier seul depuis le 25 juillet 2021. Jusqu’ici les soutiens du président s’accommodaient de ses saillies et décisions unilatérales, mais ils commencent à se rendre compte, avec effroi, qu’ils pourraient laisser beaucoup de plumes dans les législatives de décembre 2022, voire disparaître…

Abir Moussi, cheffe de file des Destouriens libres, a alerté il y a peu sur les intentions du président de la République, manifestement son avertissement est venu un peu tard pour les soutiens de Saied. Le piège s’est refermé sur eux…

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