Economie

Les startups tunisiennes font de bons résultats malgré la bureaucratie

Les startups tunisiennes font de bons résultats malgré la bureaucratie

Certaines startups tunisiennes sont devenues célèbres dans le monde, défiant un climat des affaires local entravé par une loi de changes dépassée et des procédures administratives lourdes qui limitent leur compétitivité, malgré les appels à l’amélioration du climat des affaires et à la libéralisation des initiatives créatrices de richesse.

Bien que les startups tunisiennes en soient encore à leurs balbutiements, elles se caractérisent par l’innovation, puisque les dernières semaines ont enregistré un succès international pour les entreprises tunisiennes qui ont mobilisé plus de 400 millions de dollars de fonds.

Success stories

La société allemande “Biontech”, active dans le domaine des biotechnologies, a récemment annoncé l’acquisition de la société tunisienne émergente “Insta Deep”, spécialisée dans le domaine de l’intelligence artificielle, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 410 millions d’euros, soit plus de 1,3 milliard de dinars tunisiens.

Insta Deep, qui s’est transformée en une entreprise mondiale spécialisée dans la conception de systèmes d’intelligence artificielle, a été fondée par les entrepreneurs Karim Beguir et Zohra Slim en 2014 avec un capital de 5 000 dinars, pour devenir plus tard l’une des sociétés de premier plan actives dans le domaine de l’intelligence artificielle dans le monde.

Également, une start-up active dans le domaine des jeux vidéo « Galatech » a pu vendre son produit pour 15 millions de dollars.

« Les startups tunisiennes sont sur le point de remporter des succès importants, défiant les obstacles majeurs qui poussent les investisseurs à partir et à créer des entreprises sur des marchés plus ouverts et flexibles », déclare l’entrepreneur et chercheur à l’Université de Tunis, Noomane Al-Ahimer.

Al-Ahimer affirme que le potentiel de l’entrepreneuriat en Tunisie n’est pas suffisamment exploité en raison des lois obsolètes et procédures administratives qui entravent le climat des affaires, soulignant que la Tunisie dépasse, malgré les obstacles, nombreux pays concurrents dans son environnement maghrébin et africain.

Dans une déclaration aux médias, il a indiqué que de nombreux entrepreneurs délocalisent leurs projets pour échapper à la loi de changes, qui empêche les mouvements de fonds, considérant que cette loi est l’un des obstacles les plus importants qui limitent le développement des startups.

Al-Ahimer considère que les startups tunisiennes sont capables d’atteindre un succès mondial à partir du marché local, à condition que les lois soient améliorées et que la nouvelle loi de change et la version actualisée de la loi sur les startups soient promulguées.

Défis et perspectives

En avril 2018, le Parlement tunisien a promulgué un cadre légal dédié exclusivement à l’entrepreneuriat innovant. De nombreux jeunes porteurs d’initiatives innovantes ont pu transformer leurs idées en projets concrets.

Ce cadre, qui s’appuie principalement sur la « loi sur les startups », a permis la création de 248 startups, soit une moyenne de 20 entreprises par mois, selon les données officielles.

Le troisième rapport annuel sur les startups en Tunisie, rendu public en octobre 2022, montre que 13 startups tunisiennes ont établi des filiales à l’étranger.

En ce qui concerne les start-ups qui ont un siège à l’étranger et une succursale en Tunisie, le rapport indique qu’il existe 49 entreprises dont plus de 50% ont un siège en France.

Selon le même rapport, 70% des startups interrogées ont de multiples motivations de délocalisation, notamment l’accès aux marchés internationaux et la facilité des transactions sont les principaux motifs d’implantation à l’étranger.

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