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Les USA proposent à l’Afrique 2 sièges permanents au Conseil de sécurité, mais “il y a un loup”…

Les USA proposent à l’Afrique 2 sièges permanents au Conseil de sécurité, mais “il y a un loup”…

Les présidents américain et français, Joe Biden et Emmanuel Macron, sont sans doute les leaders occidentaux qui évoquent le plus cette anomalie majeure: 54 pays membres de l’ONU, 1,3 milliard d’habitants mais aucun siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour l’Afrique. Bon, Macron est englué dans ses problèmes domestiques et personne n’est capable de prédire la sortie de crise. Par contre Biden lui a les coudées franches, surtout depuis qu’il s’est délesté de la candidature à la présidentielle. Donc c’est à Washington que la question du ou des sièges permanents de l’Afrique à l’ONU se jouera. Et à en croire les bruits lâchés par l’ambassadrice américaine aux Nations unies une très bonne nouvelle est dans l’air.

L’Afrique, qui jusqu’ici se contente de ses deux sièges non permanents au Conseil de sécurité et fait ce qu’elle peut pour peser sur les grands dossiers, pourrait faire le grand saut très prochainement. Les USA proposent désormais deux sièges permanents et un siège tournant pour de petites nations insulaires en développement, histoire d’épouser les contours de la géopolitique mondiale, rapporte Reuters ce jeudi 12 septembre, citant l’émissaire américaine auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield.

Certes l’organisation onusienne a tendance à muer en coquille vide, la preuve en est son impuissance totale face à deux guerres qui tourmentent l’humanité, en Ukraine et au Proche-Orient. Mais indéniablement New York (où siège l’ONU) est la caisse de résonance des affaires du monde et il faut y être pour être vu, entendu. Donc l’Afrique ne boudera pas ses sièges permanents à l’ONU, derrière lesquels elle court depuis longtemps.

La diplomate américaine a programmé cette annonce pour l’événement sur l’avenir du multilatéralisme, qui sera organisé par le think tank américain Council on Foreign Relations. Mme Thomas-Greenfield a ajouté que le coup de main à l’Afrique et aux Etats insulaires en développement «permettrait d’avancer vers une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU». J’ajouterai que la Maison Blanche fait là preuve de pragmatisme pour récupérer politiquement une réforme qui sera imposée tôt ou tard par la dynamique mondiale.

Aucun des quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité ne s’opposera à cette décision, la France et le Royaume-Uni se rangeront derrière les USA ; quant à la Russie et la Chine elles sont devenues les meilleures amies de l’Afrique… Enfin, elles y défendent leurs intérêts, comprenons-nous bien. Et en ouvrant davantage la porte aux Africains et aux Etats insulaires du Pacifique les Américains cherchent aussi à contenir la montée en puissance des Chinois dans ces zones.

Petit bémol, tout de même : Pas question d’accorder le droit de veto aux nouveaux entrants. Le principe de justice universelle a ses limites. Donc les USA continueront de s’arranger avec leurs adversaires – la Chine et la Russie – pour dicter leur loi à l’ONU. Ce ne sera jamais une affaire de bisounours, faut pas rêver…

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