Culture

Les Voi(x)es de la Résistance : Jaou Tunis, l’art comme rempart contre l’effacement

Les Voi(x)es de la Résistance : Jaou Tunis, l’art comme rempart contre l’effacement

Du 9 octobre au 9 novembre 2024, la septième édition de Jaou Tunis se veut un sanctuaire artistique dédié à la résistance. Avec neuf expositions réparties dans neuf lieux emblématiques de Tunis et de ses environs, l’événement entend faire de l’art un outil accessible à tous, où chaque œuvre devient un acte de rébellion contre l’oppression et l’effacement.

Les artistes présentés à cette biennale africaine proposent une exploration profonde des luttes intérieures, de la quête de soi à la solidarité collective, et nous invitent à les rejoindre dans leur démarche de résistance.

Lutte intérieure et conquête de soi

La première exposition, « In My Room » de Béchir Tayachi, explore les abysses de l’âme humaine. À travers un parcours sensoriel, il met en scène la rage, le chagrin, et la guérison qui accompagnent la fin d’une relation amoureuse.

Cette lutte personnelle, illustrée par des images et des sons, symbolise le combat silencieux que chacun livre en soi. Gabrielle Goliath, avec « Personal Accounts », expose les récits des survivants de violences patriarcales, refusant l’oubli et rendant hommage à la force des victimes. À travers ces œuvres, les artistes rappellent que la résistance commence souvent par un affrontement avec ses propres démons.

Amitié et solidarité, les visages de la résistance collective

La résistance s’incarne également dans les liens qui nous unissent. L’exposition « Assembly », dirigée par Taous Dahmani, rassemble neuf artistes qui explorent les soulèvements populaires à travers la région SWANA (Sud-Ouest Asiatique et Afrique du Nord). « Unstable Point », une autre exposition qui prend place sur l’Avenue Bourguiba, célèbre la multiplicité des perceptions et la pluralité des expériences culturelles.

Ces projets artistiques soulignent la nécessité d’une solidarité et d’un engagement collectif face à l’oppression, réaffirmant le pouvoir du lien humain comme outil de résistance.

La Palestine : Symbole universel de la quête de liberté

Au cœur de la biennale, la question palestinienne résonne comme un symbole de résistance. L’exposition « May Amnesia Kiss You on Your Mouth » de Basel Abbas et Ruanne Abu Rahme utilise la mémoire comme champ de bataille pour dénoncer l’effacement de l’histoire et le déplacement des populations. Rima Hassan, dans « Fragments d’un refuge », capture la vie quotidienne des réfugiés palestiniens, mettant en lumière leur résilience et leur attachement indéfectible à leur identité.

La migration comme acte de résistance

À travers des projets comme « Melita, מלט—mlִt, refuge » d’Anne Immelé et « Hopeless » organisée par Chiraz Mosbah, la migration est présentée non pas comme un simple déplacement, mais comme une quête de dignité et une lutte contre la marginalisation.

Ces œuvres photographiques interpellent les spectateurs sur la réalité des migrations, invitant à la solidarité et à l’inclusion.

De la résistance comme art, et de l’art comme résistance

Jaou Tunis nous offre ainsi une exploration des multiples formes de résistance, du combat intime aux luttes collectives, de la quête de liberté à la solidarité. Ces œuvres constituent des filaments d’espoir et une insurrection douce mais farouche contre les injustices. Dans un monde en proie à des turbulences violentes, la résistance s’affirme comme un art, et l’art devient une forme de résistance.

 

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