La décision espagnole fait figure d’expmle d’humanisme et de conscience dans le paysage diplomatique international. Madrid a suspendu un contrat de 287 millions d’euros avec une entreprise israélienne de défense, en réaction aux violations des droits humains commises à Gaza.
Un message fort, assumé, et à contre-courant de la posture de plusieurs États, notamment certains pays arabes comme le Maroc, qui poursuivent au contraire leurs relations militaires avec Israël.
Le contrat suspendu portait sur l’acquisition de près de 1 700 missiles antichars de type « Spike », produits par la société israélienne Rafael, via sa filiale espagnole Pap Technos. Le ministère espagnol de la Défense a annoncé avoir retiré l’autorisation de cette société et entamé la recherche d’alternatives non israéliennes.
Selon les sources officielles relayées par la presse locale, cette décision découle de la résolution votée le 20 mai dernier par le Parlement espagnol, appelant à la suspension de toute coopération militaire avec Israël, en réponse à ce qui est qualifié d’« actes de génocide » contre les Palestiniens à Gaza.
Depuis le 7 octobre 2023, plus de 178 000 personnes ont été tuées ou blessées dans l’enclave assiégée, majoritairement des femmes et des enfants, tandis que 11 000 autres sont portées disparues.
Cette suspension d’un contrat de cinq ans, officialisé en octobre 2023, s’inscrit dans une démarche plus globale du gouvernement de Pedro Sánchez, qui envisage un désengagement technologique progressif d’Israël dans les domaines de la défense, du cyberespace et de l’intelligence artificielle. Une loi interdisant l’exportation d’armements vers Tel-Aviv devrait également être débattue prochainement par le Parlement.
Contrairement à cette position éthique, le Maroc, pour sa part, continue de renforcer ses liens militaires avec Israël, devenant même son premier client africain en matière d’armement. Rabat a récemment acquis 36 pièces d’artillerie ATMOS 2000, des systèmes anti-aériens Barak MX, et des satellites de surveillance Ofek, tout en poursuivant la fabrication locale de drones israéliens.
Cette coopération stratégique, lancée dans le sillage des accords d’Abraham, contraste fortement avec le choix espagnol de privilégier une approche humaniste et solidaire avec le peuple palestinien.
À travers ce geste fort, l’Espagne envoie un signal clair à la communauté internationale : il est possible de concilier souveraineté sécuritaire et respect du droit international.
Une posture que beaucoup de voix dans le monde arabe espèrent voir adoptée par d’autres gouvernements, en particulier ceux qui, malgré la situation dramatique à Gaza, continuent de maintenir des liens sécuritaires étroits avec Tel-Aviv.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
