Puisque Benjamin Netanyahu a fait la démonstration sur le terrain de son refus catégorique de négocier la Paix avec les Palestiniens (une posture prouvée également par des documents fuités) et puisque les USA, très hypocritement, bloquent systématiquement toute résolution à l’ONU (ils ont dégainé le 20 novembre leur 4e véto), il ne reste que le chéquier pour faire semblant de sauver les otages israéliens. Netanyahu les aurait bien laissés entre les mains du Hamas, c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il a viré son fidèle ministre de la Défense Yoav Gallant. Mais il y a des limites à l’inhumanité du Premier ministre israélien, aussi insensible et cynique soit-il impossible de dormir avec le bruit que font les familles des otages.
La carotte et tout de suite le bâton…
Il resterait 97 Israéliens (dont 34 déclarés morts) détenus par les combattants palestiniens à Gaza, et comme Netanyahu n’a aucune envie de parlementer avec ses ennemis qu’il a déjà condamnés à la mort, il appâte les Gazaouis avec de l’argent, beaucoup d’argent. Il s’est dit que ces millions de dollars ne peuvent que faire leur effet dans cette population privée de nourriture par Tsahal. L’étrange «marché» de “Bibi” : Une récompense de 5 millions de dollars pour tout Palestinien qui ramènerait un otage israélien…
Ce n’est pas tout, il lui offre «un moyen sûr, pour lui et sa famille, de sortir» de Gaza. Netanyahu a fait cette étrange proposition dans un message vidéo posté depuis mardi 19 novembre dans la soirée et filmé depuis le corridor de Netzarim, une zone tampon aménagée par l’armée israélienne et séparant le nord de la bande de Gaza du reste de l’enclave.
Mais attention, «quiconque ose faire du mal à nos otages est considéré comme mort. Nous vous poursuivrons et nous vous attraperons», a asséné le Premier ministre. Il a sorti la carotte, en sachant qu’il y a très peu de chances que les Palestiniens mordent à l’hameçon, par contre le bâton lui n’est jamais loin avec Netanyahu.
Comme on pouvait s’y attendre son offre a provoqué une indignation outrée ; la maman de Matan Zangauker, l’un des captifs à Gaza, a dénoncé sur CNN un Premier ministre «qui vend la vie des otages (…). Quand telle est la stratégie du Premier ministre, je comprends qu’il n’a aucune intention de sauver les otages, qu’il continuera à temporiser et qu’il a l’intention de les sacrifier, ainsi que les soldats, sur l’autel de ses considérations politiques».
Netanyahu sait qu’il n’a aucune crédibilité sur ce dossier, il sait qu’il n’apportera pas la sécurité qu’il avait promise aux électeurs en 2022, cela ne l’empêche pas de continuer à les mystifier. «Nous faisons également des efforts pour localiser les otages et les ramener. Nous n’y renonçons pas. Nous continuerons à le faire jusqu’à ce que nous les ayons tous trouvés : les vivants et les morts», martèle-t-il dans son message.
La “fête” tournera court, les procès et le mandat de la CPI s’abattront
C’est la quatrième fois depuis le début du conflit que l’équipe de Netanyahu tourne des vidéos du Premier ministre dans la bande de Gaza. C’est la première fois que ces films sont réalisés au coeur de l’enclave, comme un pied de nez à la mémoire de Yahya Sinouar, le leader du Hamas abattu par Tsahal, comme si Netanyahu voulait signifier aux Palestiniens, au monde arabe, au monde entier que désormais il est le maître absolu sur ces terres…
Il peut faire ce qu’il veut, aussi longtemps qu’il veut, ce qui est certain c’est que tôt ou tard les canons se tairont, son armée devra bien s’arrêter quand elle aura tué et détruit tout ce qu’elle pouvait. Et là les ennuis de Netanyahu commenceront. Il ne pourra pas faire passer par pertes et profits tous ses procès pour corruption, pour manquements sécuritaires graves lors de l’attaque du 7 octobre 2023.
Deux choses attendent Netanyahu quand les armes ne parleront plus : la prison en Israël, pour de longues années ou la fuite à l’étranger, mais il devra veiller à choisir un pays où il n’est pas extradable. Il faut aussi que ce “petit paradis” lui offre la garantie que le mandat d’arrêt de la CPI (Cour pénale internationale), qui a été lancé ce jeudi, ne s’abattra pas sur lui. Qu’il regarde à quel point la CPI a pourri la vie du président russe Vladimir Poutine…
Ce qui attend “Bibi” c’est un long purgatoire, suffisamment long pour qu’il ait tout le temps de méditer sur le mal qu’il a fait aux Palestiniens.
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