L’Office National de l’huile (ONH) a annoncé le 27 juillet courant qu’à partir du mercredi 28 juillet, la vente d’huile de soja raffinée au profit des usines de mise en bouteilles de l’huile subventionnée agréés par les autorités de tutelle commencera dans ses centres régionaux de Tunis, Sousse, Kairouan, Sfax et Zarzis.
Selon des chiffres officiels, l’État, à travers l’ONH, importe chaque année 165 mille tonnes (environ 15 mille tonnes par mois) d’huiles subventionnées distribuées aux usines de transformation et de mise en bouteilles (45 unités).
Toutefois, selon les estimations des professionnelles, le secteur souffre depuis quelques années d’une pénurie de l’ordre de 20 000 tonnes par an.
Le député Badreddine Gammoudi, chef de la commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, avait adressé une lettre au président de l’Assemblée des représentants du peuple le 27 novembre 2020, contenant une série de questions sur le sujet, notamment les soupçons de spéculation et de manœuvres frauduleuses concernant le marché des huiles subventionnées qui seraient détournées et réexportées en tant que biocarburant.
Selon plusieurs observateurs, le détournement des huiles subventionnées destinées à la consommation familiale et aux classes pauvres aurait provoqué d’énormes pertes pour l’État de l’ordre de 190 millions de dinars par an pour en raison de l’exploitation des huiles subventionnées par les restaurateurs, les pâtissiers et les hôteliers.
D’après l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI), le prix réel d’un litre d’huile végétale, est d’environ 2.560 dinars, alors que l’Etat la propose à la vente au prix de 0.900 dinar, et contribue ainsi à la subventionner à hauteur de 65% de sa valeur réelle (soit 1.660 dinars).
En 2019, la Tunisie a importé des huiles végétales pour une valeur de 532,5 millions de dinars, réparties entre 339 millions de dinars pour les importations d’huiles végétales subventionnées destinées à la consommation, telles que l’huile de soja, et 95 millions de dinars pour les huiles végétales non subventionnées, notamment l’huile de tournesol et l’huile de maïs.
Ce qui est étrange, c’est qu’après des années de « pénurie », l’huile subventionnée refait son apparition comme par miracle et dans un communiqué de l’ONH qui annonce la bonne nouvelle aux consommateurs et aux industriels qui ont dénoncé, il y a juste une semaine, le silence de l’autorité de tutelle quant à la faillite qui les guette à cause de cette pénurie…
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