Le gouvernement libanais a arrêté aujourd’hui, mardi, Riad Salamé, l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Liban, à Beyrouth. Salamé est accusé de blanchiment d’argent, de fraude et de détournement de fonds en lien avec la société libanaise de courtage Optimum Invest.
Selon une source judiciaire anonyme citée par l’Agence France-Presse, le procureur général près la Cour de cassation, le juge Jamal Al-Hajar, a ordonné l’arrestation de Salamé après un interrogatoire de trois heures, au cours duquel l’ex-gouverneur a été interrogé sur des soupçons de détournement de fonds dépassant 40 millions de dollars de la Banque du Liban. C’était la première fois que Salamé comparaissait devant la justice depuis la fin de son mandat le 31 juillet 2023.
La National News Agency (NNA) du Liban a également rapporté que le procureur général a pris la décision de détenir Salamé après l’avoir interrogé au Palais de justice sur l’affaire Optimum. En plus de ce dossier, l’enquête examine les contrats passés entre la Banque centrale et Optimum, notamment l’achat et la vente d’obligations d’État et de certificats de dépôt en livres libanaises, ainsi que les commissions perçues par la société, selon des médias libanais.
En août dernier, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ont imposé des sanctions économiques à Salamé pour corruption financière, l’accusant d’avoir utilisé son poste pour s’enrichir lui-même et ses partenaires en détournant des centaines de millions de dollars via des sociétés écrans, qu’ils ont ensuite investis dans le secteur immobilier européen.
Riad Salamé est l’un des plus anciens gouverneurs de banques centrales au monde, mais il est tenu pour responsable par de nombreux Libanais de l’effondrement financier qui a débuté en 2019. Salamé, de son côté, affirme qu’il est devenu le bouc émissaire de cet effondrement, qu’il attribue à des décennies de corruption et de gaspillage par l’élite dirigeante.
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