Une preuve de plus que le Liban est à la dérive, à tous les niveaux : Une jeune femme de 27 ans a eu la mauvaise idée de braquer sa propre banque pour les besoins du traitement de sa soeur, frappée par un cancer. Les faits se sont produits hier mercredi 14 septembre, dans la capitale, Beyrouth…
L’assaillante, Safi Hafiz, une activiste très célèbre dans le pays, fait face, comme des centaines de milliers de Libanais, à l’impossibilité de mettre la main sur ses économies tant les banques sont sinistrées. L’état de santé de sa soeur l’a poussée à commettre un geste insensé. Munie d’un pistolet et épaulée par des complices, elle a fait irruption dans son agence pour réclamer des 20 000 euros qui théoriquement sommeillent dans son compte, raconte un journaliste de Libération qui se trouvait, par le plus grand des hasards, au même endroit…
“Je suis là pour réclamer mon argent“, lâche-t-elle dans une cohue indescriptible, rapporte BFM TV. Terrorisés, les employés de la banque se jettent à terre. La jeune femme brandit alors la menace de s’immoler par le feu si son argent n’est pas décaissé. Dans une vidéo diffusée en live sur les réseaux sociaux la jeune Libanaise indique qu’elle a fait tout ça pour “soigner sa sœur“, qui était aux abords de la banque…
“Ma banque ne me donne qu’à peine 200 dollars par mois, raconte Sali. Alors que ma sœur a besoin du médicament Tecentriq pour son cancer qui coûte toutes les deux semaines plusieurs milliers de dollars, environ 50 000. Je ferai tout pour la sauver“, ajoute-t-elle.
La jeune femme a pu mettre la main sur 12.000 à 13.000 dollars. Rappelons que depuis 2019, les autorités serrent la vis sur les devises du fait du naufrage économique du pays. La valeur de la monnaie libanaise a été rognée de près de 80% et le salaire minimum a plongé à 50 dollars…
Pour compliquer encore plus la vie des citoyens, l’État a asséché le financement des soins médicamenteux. De nombreux malades ont dû se résoudre à stopper les traitements du fait de leurs coûts exorbitants.
A noter que Safi et ses compagnons ont pu prendre la fuite après l’opération. Mais les forces de l’ordre ont vite arrêté plusieurs complices, quant à la jeune femme elle est toujours activement recherchée. Dans un entretien avec des médias libanais elle se défend en arguant que son arme était factice, mais il n’est pas certain que les policiers reçoivent avec bienveillance son argument, principalement pour ne pas que le geste de l’activiste fasse tache d’huile.
Signalons que le même jour un homme a essayé de braquer une banque au nord-est de Beyrouth, d’après les médias locaux. Par ailleurs il y a quelques semaines un individu s’est introduit de force dans un établissement bancaire pour le même motif que Safi : Payer l’opération de son papa…
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