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Liban : Israël informe Washington qu’il va entrer mais pas comme en 2006, l’Iran annonce qu’il regardera ça de loin…

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Rien n’arrête Israël, ni les complaintes de la France – qui a envoyé au Liban son nouveau ministre des affaires étrangères -, ni les mises en gardes très molles des USA, ni les récriminations de la communauté internationale. Israël n’attend même pas l’enterrement du leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, il entend profiter de la profonde déstabilisation du mouvement libanais suite aux coups sévères portés à ses cadres et aux chefs. D’après le “Washington Post” Tsahal peaufinerait une “opération terrestre limitée” au Liban et aurait informé Washington.

Plus tôt dans la journée “The Wall Street Journal” rapportait des incursions israéliennes dans la zone frontalière. “Israël planifie une opération terrestre limitée au Liban, qui pourrait débuter de façon imminente” et aurait dévoilé son plan à la Maison blanche ce lundi 30 septembre, indique le “Washington Post” en citant un responsable américain qui a préféré rester dans l’anonymat…

L’incursion israélienne serait plus limitée que la dernière offensive de l’État hébreu contre le Hezbollah, en 2006 : il s’agirait surtout de détruire les installations du groupe militaire le long de la frontière, afin d’éradiquer la menace qui pèse sur les villages israéliens frontaliers”, ajoute le journal de la capitale fédérale américaine.

Plus tôt dans la journée une autre source faisait état d’irruptions des forces spéciales israéliennes “ces derniers mois”, des “raids” au sud du Liban, spécialement “dans les tunnels du Hezbollah nichés le long de la frontière”. D’autres assauts ont eu lieu ce lundi, dit la même source. “L’armée israélienne fait beaucoup de préparatifs en vue d’une incursion terrestre. Cela comprend toujours des opérations spéciales. Elles font partie du processus”, a confié Amir Avivi, un ancien gradé de Tsahal.

Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, n’a pas corroboré les informations des médias américains, mais il a averti ce lundi, dans un discours repris par “The Jerusalem Post”, que “la prochaine phase de la guerre contre le Hezbollah allait démarrer bientôt”. L’objectif affiché : “le retour des résidents dans leurs foyers” au nord d’Israël, désertés suite au déluge de roquettes balancées par le Hezbollah.

Dans une vidéo postée ce lundi le chef par intérim du Hezbollah, Naïm Qassem, avait martelé qu’en dépit de la liquidation du leader historique Hassan Nasrallah le 27 septembre 2024, le “parti de Dieu” “était prêt et préparé si Israël v[oulait] lancer une incursion terrestre” au Liban.

Toutefois l’Iran, qui soutient le groupe chiite libanais à tous les niveaux, a clairement signifié ce lundi qu’il n’envisageait pas d’envoyer des unités armées dans la zone. “Les gouvernements du Liban et de Palestine ont la capacité et la puissance nécessaires pour faire face à l’agression [israélienne]. Il n’est pas nécessaire de déployer des forces auxiliaires ou volontaires iraniennes”, a précise le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanaani, lors d’une conférence de presse…

Une position qui s’explique sans doute par l’armada que les Américains avaient déjà déployée à quelques encablures de Téhéran, des troupes qu’ils ont renforcées après l’élimination de Nasrallah. Le Hezbollah sera donc seul face à la puissance de feu de Tsahal, comme l’a été le Hamas en dépit des timides gages de solidarité donnés par les frères arabes.

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