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Liban : les manifestations des victimes des explosions à Beyrouth, le Premier ministre annonce qu’il va proposer des élections anticipées

Liban : les manifestations des victimes des explosions à Beyrouth, le Premier ministre annonce qu’il va proposer des élections anticipées

Ce samedi soir, le Premier ministre libanais a annoncé qu’il va proposer des élections anticipées, après l’explosion meurtrière qui a endeuillé le pays et déclenché d’intenses manifestations dans la capitale.

Des manifestations massives

Des milliers de Libanais ont déferlé samedi dans les rues de Beyrouth, partiellement dévastée par une explosion, pour exprimer leur colère face à la classe politique jugée responsable du drame qui a fait plus de 150 morts et 6000 blessés, dont 120 dans un état critique. Au moins 21 personnes sont toujours portées disparues.

Pour les Libanais, déjà éprouvés par une crise économique inédite, l’explosion de mardi a été la catastrophe de trop, relançant un mouvement de contestation qui avait débuté en octobre pour dénoncer l’ensemble de la classe dirigeante, jugée corrompue et incompétente, mais s’était essoufflé en raison de la pandémie de La Covid-19.

Le “QG de la révolution” au ministère des Affaires étrangères

Des manifestants menés par des officiers à la retraite ont pris d’assaut samedi soir le siège du ministère des Affaires étrangères à Beyrouth, le proclamant “quartier général de la Révolution”.

Cette initiative, diffusée en direct à la télévision, est intervenue alors que l’attention des forces de sécurité se concentrait sur le rassemblement de milliers de protestataires dans le centre-ville, qui demandaient des comptes aux autorités suite à la gigantesque explosion.

Des milliers de Libanais ont crié vengeance samedi contre leurs dirigeants qu’ils accusent d’être responsables de l’explosion ayant semé la mort et la destruction à Beyrouth.

Les manifestants ont installé des guillotines en bois sur la place des Martyrs à Beyrouth, épicentre d’une contestation qui avait commencé de façon pacifique en octobre 2019, avant de s’essouffler sous les doubles coups de la pandémie du Coronavirus et de la crise économique.

“Vengeance, vengeance, jusqu’à la chute du régime!”, répètent les protestataires de tous âges, qui brandissent des feuilles blanches avec le nom de plusieurs des quelque 150 personnes tuées par l’explosion et une énorme banderole portant leurs noms.

“Vous étiez corrompus, vous êtes maintenant criminels», affirme une pancarte brandie par les manifestants.

Visioconférence dimanche

Lors de sa visite de jeudi, Emmanuel Macron avait évoqué la solidarité de la France et promis aux Libanais que l’argent des dons internationaux qui affluent n’irait pas à “la corruption”, mais bien aux besoins en nourriture et infrastructure de la population.

La visioconférence des donateurs en soutien au Liban, coorganisée par l’ONU et la France, aura d’ailleurs lieu dimanche à 14 heures. Les institutions européennes y participeront.

Une négligence ou un missile ?

Vendredi, le président libanais Michel Aoun a rejeté toute enquête internationale (notamment réclamée par Emmanuel Macron) sur les deux explosions, affirmant qu’elles pourraient avoir été causées par “la négligence ou par un missile”.

Les autorités affirmaient en chœur jusqu’à présent qu’un incendie dans un dépôt de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium en était à l’origine. Cette substance chimique dangereuse était stockée depuis six ans “sans mesures de précaution”, de l’aveu même du Premier ministre – signe de l’incurie souvent  dénoncée au Liban.

Plusieurs vidéos circulent, semblant montrer un missile – ou un autre objet, avion, etc. – “chutant” sur le secteur en flammes, avant l’explosion. Toutes sont de faux grossiers, qu’il est facile de comparer aux nombreux films originaux.

Source AFP

 

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