La France, pays des Droits de l’Homme et de la liberté d’expression, se retrouve une fois de plus confrontée à ses propres contradictions. L’affaire Sophie Pommier, ex-collaboratrice du ministère des Affaires étrangères, poursuivie pour apologie du terrorisme après avoir exprimé sur Instagram son soutien à la cause palestinienne, pose une question essentielle : où s’arrête la liberté d’opinion et où commence la censure politique ?
Une liberté d’expression à géométrie variable
Dans sa publication du 8 octobre 2023, quelques heures après l’attaque du Hamas contre Israël, Sophie Pommier dénonçait des décennies d’occupation et d’humiliations infligées aux Palestiniens et justifiait la résistance armée comme seule alternative face à l’oppression. Une opinion qui lui vaut aujourd’hui d’être poursuivie et de risquer jusqu’à sept ans de prison et 100 000 euros d’amende.
Loin d’être un cas isolé, cette affaire s’inscrit dans un climat où toute critique d’Israël semble désormais assimilée à une forme d’antisémitisme ou d’apologie du terrorisme. Dans ce contexte, les voix dissidentes sont muselées, comme en témoigne également la récente condamnation du syndicaliste Jean-Paul Delescaut pour un simple tract dénonçant l’occupation israélienne.
Une dérive autoritaire sous couvert de lutte contre le terrorisme
Le Code pénal français, et notamment l’article 421-2-5, définit l’apologie du terrorisme de manière floue, ouvrant la voie à des interprétations arbitraires et politiques. Cette législation, censée protéger contre l’extrémisme, devient une arme pour criminaliser les opinions divergentes, notamment lorsqu’elles concernent Israël et la Palestine.
Le parallèle avec l’affaire Dieudonné, condamné en 2015 pour un jeu de mots, montre bien comment la justice française applique une répression sélective. Quand les caricatures de Charlie Hebdo sont érigées en symbole de la liberté d’expression, les critiques d’Israël, elles, sont systématiquement censurées et pénalisées.
Un alignement inconditionnel sur Israël ?
Le procès de Sophie Pommier révèle une volonté claire des autorités françaises de s’aligner sur la politique israélienne, au détriment du débat démocratique. L’impossibilité de critiquer ouvertement Israël sans risquer des poursuites judiciaires crée un climat de peur et d’autocensure, où seuls certains discours sont tolérés.
Dans un pays qui se targue de défendre les libertés fondamentales, le double standard devient de plus en plus évident : certains ont le droit de s’exprimer, d’autres non, selon la sensibilité politique du moment.
Cette affaire est un signal inquiétant pour la démocratie française, où la justice semble de plus en plus servir des intérêts géopolitiques au lieu de garantir une réelle liberté d’expression.
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