La récente enquête lancée contre Zineb El Rhazoui, ancienne journaliste de Charlie Hebdo, par le ministère français de l’Intérieur soulève de nombreuses questions sur l’état de la liberté d’expression en France, surtout lorsque celle-ci s’exprime en faveur de la Palestine.
Le ministre Bruno Retailleau a signalé Zineb El Rhazoui à la justice pour “apologie du terrorisme” à la suite d’une interview où la journaliste qualifiait Israël d’« État terroriste » et refusait de condamner l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. Cet événement met en lumière une dégradation notable de la liberté d’expression dans le pays.
Le débat sur la liberté d’expression en France semble atteindre un nouveau tournant. Zineb El Rhazoui, figure publique autrefois saluée pour son engagement contre l’extrémisme, se retrouve aujourd’hui au cœur d’une tempête politique pour ses critiques sévères contre Israël.
L’accusation d’« apologie du terrorisme », un chef d’inculpation souvent employé contre ceux qui incitent à la violence ou glorifient des actes terroristes, est ici utilisé dans un contexte beaucoup plus ambigu.
La question qui se pose est la suivante : la critique ouverte de la politique d’un État, même si elle est polémique, peut-elle être considérée comme un soutien au terrorisme ? Le cas de Zineb El Rhazoui pose un précédent dangereux pour la liberté d’expression, notamment pour les voix dissidentes qui s’opposent aux actions d’Israël dans le conflit israélo-palestinien. Ce n’est pas la première fois que des personnalités publiques subissent des pressions pour avoir exprimé des positions pro-palestiniennes, mais la France, pays qui se targue de défendre la liberté d’expression, semble adopter une approche de plus en plus répressive.
Les propos de Zineb El Rhazoui, où elle qualifie le Hamas de « mouvement de résistance palestinien » et décrit Gaza comme un « camp de concentration », reflètent les opinions de nombreux militants pro-palestiniens. Toutefois, la France semble de plus en plus mal à l’aise avec des discours critiques envers Israël, même s’ils relèvent d’un débat légitime sur les droits de l’homme et les relations internationales. La question est de savoir jusqu’où l’État français est prêt à aller pour étouffer ce type de discours sous couvert de lutte contre le terrorisme.
Cette situation crée un dilemme de taille : en imposant des limites à la liberté d’expression sur la question israélo-palestinienne, la France ne risque-t-elle pas de s’aligner sur des régimes qui musellent les voix dissidentes ? La critique envers l’État d’Israël est-elle automatiquement assimilée à une prise de position terroriste ?
En définitive, l’affaire Zineb El Rhazoui expose non seulement une faille dans l’exercice des libertés démocratiques en France, mais pose aussi une question fondamentale sur les limites de ce qu’on peut dire ou ne pas dire.
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