La Libye s’enfonce inexorablement depuis la disparition tragique de son Guide, Mouammar Kadhafi, en octobre 2011. Depuis les armes parlent, de manière quasiment interrompue, par la volonté de milices et tribus aux intérêts divergents et qui ne sont d’accord sur rien. La dangereuse impasse dans laquelle se trouve le pays est rendue plus problématique par le mauvais alignement des planètes – la guerre en Ukraine, la crise énergétique, les pénuries… – qui fait que les soutiens de la Libye s’en détournent. Même le président français, Emmanuel Macron, qui s’est personnellement engagé dès son élection en 2017 et a organisé une Conférence internationale en 2021, est silencieux depuis que le Parlement rival de Tobrouk (à l’Est) a bloqué le plan de sortie de crise et sonné le glas du gouvernement reconnu par la communauté internationale.
Entre temps, la France, le monde sont happés par une conjoncture d’une complexité croissante, et c’est loin d’être terminé. Les problèmes sont et seront partout, au point qu’un sujet aussi explosif que la Libye passe en second plan. On a vu Macron courir vers l’Ukraine, s’activer auprès des Emirats arabes pour assurer ses arrières énergétiques – qui pourrait le lui reprocher ? -, aller au chevet de ses amis subsahariens, se rendre en Algérie, etc. Mais rien, en tout cas rien de significatif pour sortir la Libye du bourbier. Une affaire pourtant de la plus haute importance car ses déflagrations seront ressenties partout dans la région, dans tout le continent et toute la Méditerranée.
Paris n’a d’autre choix que de reprendre l’initiative sur la Libye, d’imaginer les voies et moyens pour trouver un compromis à même de convenir à tous les belligérants vers des élections inclusives et transparentes. La France n’a d’autre choix que de demeurer partie prenante dans l’organisation des élections, d’avoir un rôle central dans la reconstruction du pays. C’est ce que la Libye attend de Macron, c’est ce que l’Afrique et toute la Méditerranée attendent de lui.
Le gouvernement d’Abdelhamid Dbeibah était censé réaliser une transition politique apaisée et passer la main après des élections en bonne et due forme. Cette affaire remonte à décembre 2021. Depuis les élections sont renvoyées aux calendes grecques. Des parties qui n’ont aucun intérêt à ce que les urnes parlent font tout pour que le climat propice à un scrutin ne s’installe jamais…
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