Le Koweït a donné sa caution au Sommet de la Ligue arabe qui aura lieu à Alger. Le ministre koweïtien des Affaires étrangères l’a fait savoir lors d’un point de presse au Koweït, aux côtés de son homologue algérien, Ramtane Lamamra. C’est un obstacle de moins sur la route de l’Algérie, dans cette affaire où se joue l’avenir du Maghreb arabe, du monde arabe et même de l’Afrique…
Vraisemblablement la méga rencontre aura lieu en automne prochain. Le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, va arrêter une date qui sera ensuite soumise aux participants à la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères calée pour mars prochain. Mais à la limite le choix de la date est une formalité, ce qui importe ce sont les grands sujets qui seront débattus à Alger…
Le Qatar a pu passer l’épreuve de la levée de boucliers des autres monarchies du Golfe, reste trois autres sujets très délicats : les relations avec Israël, le retour de la Syrie dans la Ligue arabe et le dossier de la rupture totale entre le Maroc et l’Algérie. Le secrétaire général de la Ligue a confié que le dossier syrien n’a pas été évoqué lors de la réunion des chefs de la diplomatie arabes qui s’est tenue au Koweït et que cette affaire requiert d’autres discussions. Mais cela ne veut pas dire que le sujet ne sera pas sur la table à Alger, avec peut-être même des avancées puisque les Emirats arabes unis par exemple ont déjà renoué avec Damas…
Mais là où on guette surtout ce sommet c’est sur le dossier israélien. Depuis les accords d’Abraham de 2020 quatre pays arabes ont sauté le pays de la normalisation avec l’Etat hébreu : le Maroc, les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan, s’ajoutant à l’Egypte et à la Jordanie. Le sommet d’Alger ne pourra pas faire l’économie d’une clarification sur cette affaire de manière à harmoniser les positions, et enfin aller de concert vers une vraie diplomatie arabe qui pèse dans les grandes affaires du monde…
Les Etats arabes devront regarder en face ces questions, comme ils devront aider le Maroc et l’Algérie à se rapprocher. In fine ce qui réunit ces deux frères ennemis est beaucoup plus important que ce qui les oppose, et qui a été souvent créé de toutes pièces, amplifié, exagéré. Rien n’est irréversible dans cette affaire, il manque juste la volonté politique des deux côtés…
Ce qui devrait aider les deux parties, c’est de savoir que l’Union du Maghreb arabe (UMA), qui pourrait être un vrai levier de développement pour tous les pays de la région, n’attend que le rapprochement entre Rabat et Alger. Toutes les études ont mis en relief le gros potentiel de la région, place aux actes !
Si l’UMA se réveille et avance, elle rejoindra ses consoeurs du continent africain qui ont déjà posé des jalons très solides (CEDEAO, CEMAC, COMESA). C’est toute la future Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) qui va être propulsé vers l’avant, pour le plus grand bonheur des Africains qui regardent, frustrés, l’Europe, les USA et l’Asie évoluer, des Africains qui attendent leur tour depuis des décennies alors que leurs immenses ressources naturelles devraient déjà les propulser à un autre niveau…
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