Economie

L’impact de la guerre russo-ukrainienne sur les pays du Maghreb (3/3)

L’impact de la guerre russo-ukrainienne sur les pays du Maghreb (3/3)

Les pressions inflationnistes ont entraîné une hausse des prix des matières premières depuis le dernier trimestre de 2021, et la poursuite du chômage, exacerbée par la pandémie Covid 19, a exacerbé les tensions sociales, qui posent des défis majeurs aux pays du Maghreb rapporte une étude publié lundi dernier 9 mai 2022 par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises, intitulée « L’impact de la guerre russo-ukrainienne sur les pays du Maghreb ».

D’après l’IACE, un think tank publiant régulièrement des notes de recherches économiques, la situation de certains pays de la région se caractérise par la généralisation de l’économie parallèle et l’exacerbation du commerce parallèle généralement bien plus volumineux que le commerce officiel, qui contribue à hauteur de 28% au PIB tunisien, selon les récentes estimations de l’Institut National de la Statistique (INS), 45% du PIB en Algérie, 34% au Maroc, tandis qu’en Libye la taille du secteur parallèle est inconnue, mais est très importante, selon la Banque Africaine de Développement (2011), elle constitue entre 30 – 40% de la PIB du pays.

La situation actuelle relancera le commerce parallèle, précise l’étude, ce qui contribuera à l’échec de toutes les mesures pouvant être prises pour couvrir le déficit en matières premières et en produits subventionnés, et aggravera la disparité des prix des produits alimentaires entre les pays du Maghreb résultant principalement des différences de prix qui existent de part et d’autre des frontières. Les biens concernés par la contrebande transfrontalière sont nombreux, allant des produits subventionnés aux produits de luxe.

D’après l’IACE, avec la difficulté de redynamiser l’union du Maghreb en raison des conflits récurrents et avec les dégâts croissants de la guerre ukraino-russe et le retour de nombreux pays au protectionnisme, des mécanismes doivent être mis en place pour résister à la crise, et l’un des problèmes les plus importants qui doivent être pris en compte est la contrebande de denrées alimentaires à travers les frontières, un véritable défi que les gouvernements ne devront plus tolérer.

Les pays du Maghreb touchés par la crise ukrainienne devraient adopter une approche régionale basée sur une véritable coopération qui traite des facteurs qui entravent les échanges entre eux en adoptant un régime fiscal commun et en révisant les systèmes de subventions, recommande-t-on. Outre la poursuite de l’hostilité entre le Maroc et l’Algérie, et l’absence d’accord entre la Tunisie, la Libye et l’Algérie, les passeurs continueront d’ouvrir des brèches dans les frontières et nuire au commerce légal.

Les pays du Maghreb n’ont d’autre choix que d’abandonner les conflits et développer une stratégie à court et à long terme pour renforcer les relations entre les pays de la région et l’adoption d’une stratégie de coopération entre voisins situation, dont les axes les plus importantes sont : l’harmonisation des politiques commerciales et fiscales, l’approfondissement l’accord de libre-échange et l’imbrication des intérêts.

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