Economie

L’indice de performance logistique 2023: La Tunisie hors classement mondial

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La Tunisie ne figure pas dans le dernier rapport sur l’indice de performance logistique (IPL) 2023 publié récemment par la Banque mondiale (BM).  Cette absence du classement mondial qui couvre 139 pays est plus qu’attendue. Et pour cause, le classement de la Tunisie dans les domaines clés de la logistique, des infrastructures du transport n’a cessé de dégringoler au fil des éditions.

L’étude de la BM collecte les informations relatives aux facilités logistiques auprès des transitaires et entreprises de transport et non pas auprès des experts ou des analystes, généralement adossés au secteur public.

Méthodologie pertinente

En outre, il est à signaler que l’étude se base sur un questionnaire sur l’expérience des acteurs dans leur pays et d’un questionnaire consacré à leur expérience à l’international. Six sujets d’étude sont analysés : les douanes ; les infrastructures ; la simplicité de l’organisation des expéditions ;  la qualité des services logistiques ; la ponctualité ; la traçabilité.

Dans cette septième édition du rapport de la BM intitulée « Connecting to Compete », c’est l’Afrique du Sud (19é rang mondial) qui prend la tête du classement africain, suivi par Botswana et l’Égypte classés 57é ex aequo.

L’indice de performance logistique aide les pays en développement à identifier les domaines dans lesquels des améliorations peuvent être apportées pour stimuler la compétitivité. En moyenne, sur toutes les routes commerciales potentielles, 44 jours s’écoulent entre le moment où un conteneur entre dans le port du pays exportateur et celui où il quitte le port de destination, avec un écart type de 10,5 jours. Cette durée représente 60% du temps nécessaire pour échanger des marchandises à l’échelle internationale.

La Tunisie absente du classement mondial

Il est à noter que la Tunisie a perdu durant ces derniers années 40 places au niveau de l’indice LPI en passant du rang 30 en 2007 à la 105e place en 2018.

Selon un responsable des opérations de la Banque mondiale en Tunisie, le port de Radès qui concentre 80% du trafic conteneurs du pays est le maillon majeur d’intégration de la Tunisie dans les chaînes de valeur mondiales sachant que les indicateurs de performance de ce complexe portuaire sont en régression sensible notamment depuis 2011.

Le séjour des conteneurs au port de Radès est de 18 jours en moyenne en 2019, alors qu’il était de 10 jours en 2010. Au Maroc, à titre comparatif, c’est 6 à 7 jours. Cela signifie l’inefficacité des différents intervenants : services de Douane, contrôle technique, STAM, COTUNAV… une réduction de dix jours correspondrait à une économie de coûts annuelle de 500 millions de dollars (1,25% du PIB).

Pertes annuelles de 1000 million de dinars

Rappelons, en outre, que la STAM, une société de services névralgiques pour l’économie tunisienne à forte intensité de main-d’œuvre qui est un bastion historique pour l’UGTT au même titre que les sociétés publiques opérant dans le transport, est la source principale des grèves et blocages de tout genre au port.

Pour mémoire, Badreddine Gammoudi, qui était le chef du comité de la réforme administrative, et de la lutte contre la corruption à l’ARP a déclaré que les équipements et le système informatique du port de Radès ne fonctionnent pas convenablement et qu’il y a de la mauvaise gestion notamment au niveau des ressources humaines.

Les pertes annuelles, à ce titre, sont estimées à 1000 million de dinars, sans compter la mauvaise réputation du port, car certains navires cherchent constamment d’autres destinations pour le contourner, a assuré Gammoudi.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek