L’Institut national de statistique (INS) a annoncé récemment, que le taux d’inflation en mai dernier s’est stabilisé à 5%. L’inflation est définie comme une hausse persistante et généralisée des prix, elle est estimée en Tunisie en fonction de l’évolution d’un indice mensuel composite qui est l’indice des prix à la consommation.
Les causes de l’inflation sont multiples mais s’articulent généralement autour des pénuries de certains produits et / ou services, les spirales de l’augmentation des prix et des salaires et les dysfonctionnements monétaires.
En Tunisie, toutes ses causes co-existent et favorisent l’émergence d’une inflation structurelle et rampante même si les autorités essayent par tous les moyens de présenter son taux comme étant à la limite de l’« acceptable » en utilisant des manœuvres statistiques biaisant les calculs et des méthodologies peu fiables à tel point que plusieurs économistes évaluent l’inflation actuelle des prix en Tunisie à 17%.
Au fait, le calcul du taux de l’inflation se base, selon la méthode de l’INS, sur les groupes de produits et services. Selon cette même méthode, l’alimentation pèse dans les pondérations de consommation d’un ménage environ 28%, ce qui est très loin de la réalité puisque ce poste coûte aux ménages actuellement, 40% de leurs revenus au moins.
En outre, plusieurs produits et services sont à des pondérations très faible tels que l’éducation et la santé malgré l’importance croissante des budgets consacrés par les ménages à ce titre, et ce au fur et à mesure de la dégringolade du service public.
D’autres lacunes sont présentes au niveau de la prise en considération de la forte pondération des produits de base et ceux dont les prix sont encadrés, tandis que la pondération des produits et services non-encadrés n’est pas calculée correctement quant à son impact sur l’indice des prix.
Le poids de l’économie informelle ne parait pas dans les calculs de l’INS, sachant que l’institut n’a pas révisé, sur le fond, sa méthodologie de calcul de l’inflation depuis quatre décennies.
Cette méthodologie ne distingue pas entre inflation réelle et inflation ressentie liée par l’indice de polarisation régionale et par strate sociale.
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