Economie

L’inflation érode l’épargne des Tunisiens au milieu de craintes d’un exode vers des refuges parallèles

L’inflation érode l’épargne des Tunisiens au milieu de craintes d’un exode vers des refuges parallèles

L’inflation monte en flèche et menace l’épargne des Tunisiens qui subit une érosion plus ou moins rapide en raison de la baisse de leur pouvoir d’achat et la hausse du coût de la vie, tandis que les banques maintiennent le taux d’intérêt sur l’épargne dans une limite qui ne dépasse pas 5%.

De peur que les dépôts ne soient érodés par l’inflation, les Tunisiens recherchent des valeurs refuges plus rentables pour leur argent, ce qui place le système bancaire devant un dilemme, car il souffre principalement d’un manque de liquidités face à une inflation galopante de la masse monétaire dans les secteurs parallèles.

L’épargne privée en Tunisie représente environ 10% du produit intérieur brut, estimé à 102 milliards de dinars, aux prix courants (PIB aux coûts de facteurs).

Il est estimé, à plus d’un titre, que les dépôts des Tunisiens ont été affectés en raison de l’inflation, qui a dépassé 7%, selon les dernières données de l’Institut national de la statistique, ce qui impose aux banques d’aligner le taux de rendement des dépôts sur celui de l’inflation pour éviter que les fonds ne s’échappent du système financier et ne les détournent vers d’autres refuges plus rentables, notamment l’achat de devises étrangères sur le marché parallèle ou l’acquisition de biens immobiliers.

Il en découle ainsi que l’épargne via l’achat de biens immobiliers conduira à la spéculation dans le secteur immobilier ce qui engendrera la hausse du coût des logements et des terrains à bâtir. Pour les possibilités d’épargne via l’achat de l’or et des métaux précieux, cette alternative reste très limitée compte tenu de la nature du commerce de l’or en Tunisie et de la faiblesse de la dynamique de ce marché.

Le taux d’inflation a augmenté en mars dernier de 7,2% sur une base annuelle, tiré par la hausse des prix de nombreux produits, les prix des denrées alimentaires ayant augmenté de 13% et les prix des vêtements et des chaussures de plus de 15%.

Le taux d’inflation au cours des dix dernières années a entraîné une baisse de l’épargne de 50% et il est probable que sa hausse continue entraînera une nouvelle baisse de 1% à 2% par an à l’avenir.

La baisse du pouvoir d’achat conduit tous les revenus des Tunisiens vers la consommation, et ce, dans un contexte marqué par le faible rendement financier des dépôts auprès des banques, qui ne dépasse pas 4% après déduction fiscale, alors que l’épargne est un phénomène économique et social qui permet la formation d’une réserve qui profite à l’investissement, à la production et à l’emploi, permettant la création de richesse fixe et augmentant la valeur ajoutée pour soutenir la croissance.

Il est important, de ce fait, de développer de nouveaux outils d’épargne cohérents avec la réalité et la psychologie de l’épargnant tunisien, afin d’inciter les épargnants à se tourner vers les banques et freiner ainsi le phénomène de thésaurisation hors du système bancaire.

Il est à noter que l’épargne nationale a diminué de 58,8% en 2020, et ce, suite aux répercussions de la pandémie qui a affecté les revenus de diverses activités économiques dans le pays. Les ressources d’épargne n’assuraient sur la période qu’environ 37,2% des besoins de financement interne.

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