La Commission européenne a récemment dévoilé ses perspectives économiques pour la zone euro en 2024, révélant une anticipation d’inflation et de croissance revues à la baisse. Ces prévisions plus prudentes pour l’année en cours pourraient potentiellement influencer les décisions futures de la Banque centrale européenne (BCE) en matière de politique monétaire.
Selon les dernières estimations de la Commission européenne, l’inflation dans la zone euro devrait être moins élevée que prévu, atteignant 2,7% pour l’année, contre une anticipation antérieure de 3,2%. Cette révision à la baisse est attribuée à plusieurs facteurs, notamment la diminution des prix des matières premières énergétiques et le ralentissement de l’activité économique, qui ont exercé une pression à la baisse sur les niveaux d’inflation.
Parallèlement, la Commission européenne a également revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro en 2024, tablant désormais sur une croissance de 0,8%, comparativement à une estimation précédente de 1,2%. Cette révision à la baisse est en partie due à un début d’année économiquement faible, reflétant les défis persistants auxquels l’économie européenne est confrontée.
La hausse des taux directeurs de la BCE, passant de 0% début 2022 à 4,25 et 4,75% actuellement, a également contribué à la baisse de l’inflation en rendant le crédit plus coûteux et moins accessible, impactant ainsi la consommation et l’investissement.
Bien que les marchés financiers envisagent une baisse des taux dès le printemps pour stimuler la demande de crédit et l’activité économique, la BCE reste prudente quant à l’annonce d’une date spécifique pour cette mesure. Christine Lagarde, présidente de la BCE, a souligné lors de la dernière réunion que la tendance actuelle est désinflationniste, mais que davantage de données sont nécessaires pour prendre des décisions confiantes.
L’évolution des salaires en Europe demeure un élément crucial surveillé de près par les banques centrales pour déterminer la politique monétaire future. La BCE a récemment souligné que la croissance des salaires serait un facteur déterminant pour décider de toute éventuelle baisse des taux.
En outre, l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l’énergie et de l’alimentation, est également un indicateur important surveillé par les banques centrales de la zone euro. Selon l’Eurosystème, cette inflation sous-jacente devrait se situer à 2,7% en 2024 et à 2,1% en 2025, par rapport à 5% en 2023. Cependant, ces prévisions sont sujettes à l’évolution de la conjoncture économique et pourraient être sensibles à de nouveaux chocs.
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