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L’ISIE ose fixer une ligne rouge, vers un combat contre Saied?

L’ISIE ose fixer une ligne rouge, vers un combat contre Saied?

On guettait la sortie publique de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) suite à l’agitation autour des présumées fraudes orchestrées par des élus municipaux pour passer entre les mailles du filet, dans la perspective des législatives du 17 décembre 2022. Maher Jedidi, vice-président de l’ISIE, est sorti du bois ce lundi 10 octobre, pour évoquer le casse-tête de la collecte des parrainages et lever un coin du voile sur ce que fera l’instance si le chef de l’Etat, Kais Saied, décide de retoucher le décret-loi encadrant les élections…

D’abord une confirmation : “La présidence de la République prépare en ce moment même le projet et elle nous le transmettra pour qu’on émette notre avis“, a déclaré le vice-président de l’ISIE…

Bon, vous me direz qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil et comme la première fois le texte concocté par Saied passera comme une lettre à la Poste, le porte-parole de l’ISIE ayant lui-même dit publiquement que leur rôle reste purement consultatif et que s’ils ont des remarques à faire c’est à la marge, dans les détails purement techniques d’ordre organisationnel et logistique. Cette fois il semble qu’une petite fronde gronde au sein de l’instance. Trop de couleuvres avalées sans doute…

En tout cas c’est ce que laisse entendre Maher Jedidi : “Pour l’ISIE un éventuel amendement de la loi électorale doit s’en tenir aux détails techniques et laisser en l’état les conditions pour candidater”. Si ces dernières sont révisées “l’ISIE aura son mot à dire“, a-t-il ajouté…

Le mot est lâché. Cela signifie-t-il que Jedidi et compagnie iraient jusqu’à tenir tête au chef de l’Etat, jusqu’à l’affronter au cas où ses retouches ne vont pas dans le sens des attentes de l’ISIE ? Nous verrons bien…

Ce qui est certain c’est que si une “rébellion” doit émerger au sein de cette instance totalement fabriquée par Saied, ça viendra forcément du vice-président. Rappelons que c’est le même qui avait annoncé publiquement que les partis politiques avaient la possibilité de faire campagne alors que l’instance disais “niet” au départ, conformément aux instructions fermes de l’occupant du palais de Carthage. Finalement Saied avait reculé, à sa manière, en ouvrant une petite fenêtre aux formations politiques…

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