Dans une déclaration accordée aujourd’hui à Tunisie Numérique, l’économiste Moez Joudi a pointé les faiblesses de la loi de finances 2022 au niveau de la forme et de la méthodologie adoptée.
Qualifiant cette loi de “parachutée”, Joudi a dénoncé le fait d’écarter les spécialistes, les parties concernées et les composantes de la société civile de l’élaboration de la loi en question.
Impliquant tous les citoyens, l’expert en économie a indiqué que la loi de finances 2022 exige un consensus et une élaboration collaborative.
” Nous n’avons pas vécu cela même à l’ère de Ben Ali. Cette décision a été prise par une seule partie et à été imposée à tout le monde” a t-il dit.
Joudi a dénoncé le fait de fuiter la loi de finances 2022 révélant que l’Etat laisse la place aux rumeurs. D’après ses dires, les autorités avaient fuité le document pour tester les réactions des citoyens.
Et d’ajouter que le fait d’imposer une telle décision importante n’est plus acceptable notamment suite aux nombreux acquis recensés depuis la révolution en matière de droits et de libertés.
L’intervenant a, par ailleurs, révélé que la loi de finances a été élaborée sous forme d’un exercice comptable purement technique ayant pour but de voir comment l’Etat allait financer ses ressources et couvrir ses dépenses.
Joudi a ajouté que la stimulation de l’investissement est quasiment absente faisant savoir que le budget consacré au développement avait été élaboré l’année dernière mais n’a jamais été mis en oeuvre.
” Le taux de réalisation estimé à 1,35% est très faible. En l’absence de la création de la richesse, le pays ne peut pas financer ses dépenses notamment avec un poids lourd de dettes estimé à 23 milliards de dinars” a t-il déclaré soulignant que la Tunisie trouvera des difficultés à emprunter cette somme de la part du FMI ou des banques tunisiennes.
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