L’expert en économie Ezzeddine Saïdane a commenté, dans une déclaration accordée aujourd’hui à Tunisie Numérique, la loi de finances 2023 parue récemment dans le JORT.
“L’Etat est absent”…
Notre intervenant a expliqué que la loi de finances est considérée dans tous les pays du monde comme étant le texte de loi le plus important étant donné qu’il reflète les stratégies économiques du pays.
En s’appuyant sur les données mentionnées dans la loi en question, Saïdane a indiqué que l’Etat a abandonné son rôle.
Selon ses dires, le seul objectif de la nouvelle loi est d’augmenter les ressources de l’Etat peu importe le risque que cela importe sur l’investissement et la roue économique.
Des chiffres effrayants…
L’économiste a fait savoir que le budget de l’Etat a été multiplié par 4 par rapport à l’année 2010. Selon lui, le budget programmé est de 70 milliards de dinars tandis que celui de 2010 était de 18 milliards de dinars seulement.
” En 2010, le 1/4 du budget était dédié au financement public. Seuls 2% ou 3% du budget actuel seront orientés vers ce type du financement.
Et d’ajouter que le budget en 2010 a représenté 28% du total des ressources du pays, actuellement on a atteint le niveau de 50%!
Selon la loi de finances, la valeur du budget subira une hausse de 14,5% alors qu’en réalité, la hausse avoisinera les 17 milliards de dinars par rapport à 2022 soit une augmentation de près de 30%.
Le plus étonnant, c’est que l’Etat cherche un taux de croissance de 1,8% avec cette loi” a déclaré Ezzeddine Saïdane.
Les dettes vont étouffer le pays
D’après Saïdane, l’Etat cherche à avoir des crédits supplémentaires de 25 milliards de dinars ce qui compliquera davantage la situation dans le pays notamment suite à l’incapacité des autorités à obtenir les crédits programmés pour l’année actuelle.
” Nous avons un déficit de 10 milliards de dinars selon la loi de finances complémentaire 2022 en raison du déséquilibre entre la valeur des dépenses et celle des ressources. La situation est très difficile, la pression fiscale en Tunisie était la plus élevée en Afrique et maintenant, ça sera encore pire” a dit Saïdane.
Les solutions possibles…
L’économiste est revenu sur la détérioration du pouvoir d’achat des Tunisiens à cause des impôts et du taux d’inflation.
” Pour surmonter cette conjoncture, il est préférable de réviser le budget ainsi que les stratégies suivant lesquelles la loi de finances a été élaborée” a fait savoir notre intervenant.
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