Société

Loi de Finances complémentaire: La planche à billets semble prête à tourner, selon Ridha Chkoundali [Audio]

L’économiste Ridha Chkoundali a dénoncé dans une déclaration accordée aujourd’hui à Tunisie numérique le manque de transparence entourant la Loi de finances complémentaire, telle que publiée hier dans le JORT (le décret-loi numéro 3 de 2021 du 15 novembre 2021).

En effet, si les choses s’avèrent relativement claires en ce qui concerne les ressources de l’Etat, ce n’est certainement pas le cas pour les dépenses. Le texte joue sur les chiffres de telle sorte qu’il devient impossible de savoir avec précision les charges de l’Etat, notamment celles relatives aux salaires et aux subventions, à moins de procéder à des calculs très complexes.

D’ailleurs même pour les ressources, rien ne dévoile la manière avec laquelle l’Etat va procéder pour avoir 12,2 Milliards de dinars en prêts étrangers en moins de deux mois. D’autant plus que la Tunisie se trouve aujourd’hui dans l’impossibilité de faire appels aux marchés monétaires internationaux sans que les Etats-Unis ne se portent garants.

De plus il s’avère impossible, du moins pour cette année, que le FMI accepte de nous prêter de l’argent. Pareil pour les Etats du Golfe, les pays de l’UE et les Etats-Unis d’Amérique qui ne prendront pas ce risque dans le cadre de l’état d’exception.

Néanmoins, et en dépit de ce manque de transparence, les chiffres qu’on trouve dans le décret loi publié hier peuvent indiquer indirectement les intentions de l’Etat quant à la méthode qu’il compte déployer pour couvrir son déficit:

  • Le budget complémentaire a été fixé à 54,4 milliards de dinars, ce qui fait une différence de 2,7 milliards de dinars avec le budget initial (51,7 milliards de dinars)
  • Le déficit budgétaire est aujourd’hui de 9,8 milliards de dinars au lieu de 7,9
  • Les prêts internes sont passés de 5,6 Milliards de dinars à 8,1 Milliards de dinars

Tout cela semble prouver de façon incontestable que l’Etat prévoit de faire fonctionner la planche à billets, a conclu l’expert.   

 

 

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