Economie

L’ONU publie un rapport accablant sur le secteur de l’eau en Tunisie

L’ONU publie un rapport accablant sur le secteur de l’eau en Tunisie

Le Gouvernement Tunisien doit améliorer la gestion des réseaux d’eau et mettre fin à la surexploitation des aquifères dans le pays, ce sont des questions qui deviennent de plus en plus critiques dans un contexte mondial de changement climatique et de la nécessité de garantir à tous l’accès à l’eau potable, a déclaré un expert de l’ONU selon une communication faite sur le site de l’organisation.

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement, Pedro Arrojo-Agudo, a fait ces appels à la fin de sa visite en Tunisie qui a eu lieu du 18 au 29 Juillet. Il a présenté les conclusions préliminaires de sa visite au gouvernement en attendant de soumettre un rapport complet concernant le secteur de l’eau et de l’assainissement en Tunisie avec ses recommandations au Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies en septembre 2023.

Toujours d’après la communication onusienne « La pénurie d’eau ne peut justifier le non-respect des droits humain à l’eau potable et à l’assainissement. Le gouvernement tunisien devrait accorder la priorité absolue à l’eau potable, en réservant la plus haute qualité d’eau disponible aux personnes, indépendamment de la rentabilité d’autres utilisations telles que l’irrigation des entreprises agricoles ou l’exploitation du phosphate », a indiqué Arrojo-Agudo.

Lors de sa visite, Arrojo-Agudo a rencontré des représentants du gouvernement, des autorités locales, des membres de la communauté ainsi que des membres de la société civile.

 

« Je suggère de fournir chaque semaine une petite quantité d’eau potable par personne, juste pour boire, aux communautés rurales et aux écoles, afin d’éviter qu’elles tombent malades ou qu’elles soient obligées d’acheter de l’eau chez les vendeurs », a déclaré l’expert onusien à l’issue de sa visite.

Cependant, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Mahmoud Elyes Hamza a indiqué, mardi dernier, que certaines données et chiffres relatifs à la situation du secteur hydraulique en Tunisie qui ont été fournies récemment par le Rapporteur spécial de l’ONU lors d’une conférence de presse tenue à Tunis sur les droits de l’homme à l’eau potable sont « erronés » et « mal- fondées ».

Elyes Hamza a déclaré que les coupures d’eau dans certaines régions durant la haute saison estivale, sont dues principalement à une pénurie des ressources hydrauliques qui est la conséquence de sept années de sécheresse en Tunisie. Selon lui, le taux d’approvisionnement en eau potable a atteint, l’année dernière, 100% en milieu urbain et 95% en milieu rural.

Rappelons que le président de la République, Kaïs Saied s’est entretenu le 18 juillet 2022 avec le ministre de l’Agriculture sur le problème des coupures récurrentes de l’eau potable dans plusieurs régions.

Kaïs Saied a évoqué, à ce titre, le problème de la  qualité de l’eau potable qui varie d’une région à l’autre tout en prenant connaissance du programme de remise en service du système des associations hydrauliques pour assurer la disponibilité de l’eau potable dans toutes les régions de la république.

Selon une note récente du Forum Tunisien des Droits économiques et sociaux (FTDES), la crise de l’eau ne cesse de s’aggraver en Tunisie, pour plusieurs raisons dont la plus importante est l’échec des politiques et des choix entrepris par l’Etat pour gérer ce secteur, qui s’est traduit par plusieurs mouvements de contestation enregistrés dans différentes régions du pays.

Le rapport national du secteur de l’eau publié le 30 juin écoulé assure de sa part que la tendance à la baisse du rendement global des réseaux est continue depuis une quinzaine d’années, et ce, en raison du vieillissement des réseaux d’adduction et de distribution avec environ 55 casses par jour et parfois des cas de vandalisme. Le rendement global des réseaux d’adduction et de distribution a été de 67,7% en 2020 contre 68,8% en 2019. Le rendement des réseaux de distribution est très fluctuant avec un minimum de 55,7% au district de Tataouine et un maximum de 88,3% au district de Beja.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut