Le récent plan de développement 2023-2025 a présenté le développement régional en tant que l’un des axes majeurs de son élaboration, toutefois l’implication effective des acteurs concernés au niveau régional reste discutable, selon une nouvelle note de l’Observatoire Tunisie de l’Economie intitulée « Le plan de développement 2023-2025 est-il en mesure de réaliser le développement requis pour les zones marginalisées ? ».
L’OTE a posé plusieurs questions sur l’élaboration du plan de développement 2023-2025 et qui sont relatifs principalement à la prise en considération dudit plan des raisons de la baisse de l’indice de développement régional dans la plupart des gouvernorats du pays et à sa capacité à réduire les disparités régionales et permettre le développement nécessaire des zones marginalisées en seulement trois ans, soit de 2023 à 2025.
Conditions de réussite
Afin d’améliorer la faisabilité de la mise en œuvre du plan de développement 2023-2025 sur le terrain et d’améliorer l’attractivité des investissements des régions, une étude de terrain a été réalisée par l’Observatoire dans le cadre d’un projet pour l’implication des jeunes dans le développement régional dans les gouvernorats de Kairouan, Médenine et Kef.
Cette étude recommande d’instaurer une dynamique économique et sociale locale parallèlement à l’analyse de tous les secteurs émergents et leur potentiel réel dans les régions, sans quoi les projets publics de développement resteront des projets de durabilité en marge des initiatives locales, qui à leur tour finiront par disparaître ou quitter le territoire.
Il est impératif également d’adopter, selon la note de l’OTE, une concertation efficace à plus grande échelle entre les acteurs locaux, en suivant une démarche qui prend en compte la vision de la collectivité locale et améliore la compatibilité des projets publics avec les attentes des acteurs locaux.
Principales attentes
Le document officiel du plan de développement régional 2023-2023 prévoit un volume d’investissements public pour la période à 38,2 millions de dinars (MD) dont 18,8 MD alloués aux projets en cours de réalisation.
Le document indique que le programme des investissements se base sur plusieurs éléments dont particulièrement la dynamisation de l’investissement public en tant que principal moteur du développement des régions internes, catalyseur de l’investissement privé et levier pour améliorer la capacité d’attraction des investissements étrangers.
On évoque aussi le rétablissement de la confiance dans la capacité de l’État à programmer, planifier et adopter une approche participative dans les affaires de développement et l’orientation des investissements publics vers des projets de développement qui ont un triple impact et rendement : économique, social et environnemental.
En termes d’objectifs quantitatifs, le plan de développement pour les trois prochaines années table sur un taux de croissance de 2,1% et l’augmentation du revenu par habitant de 13 624 dinars en 2023 à 16 145 dinars en 2025.
Il est prévu, par ailleurs, de porter le taux d’investissement à 17,8% du PIB en 2025 avec une part des investissements privés de 57,6% des investissements totaux.
On s’attend également au développement de l’effort d’exportation pour atteindre 45% du PIB en 2025 et ce, parallèlement à la réduction du taux de chômage de 15,3 en 2022 à 14% en 2025.
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